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LE LOTUS DE LA BONNE LOI.

54. C’est le Sûtra que j’expose le dernier au monde, ce Sûtra qui est le plus éminent de tous, que j’ai gardé pour moi, et que je n’ai jamais exposé ; je vais aujourd’hui le faire entendre ; écoutez-le tous.

55. Voici les quatre espèces de mérites que devront rechercher, dans le temps où je serai entré dans le Nirvâṇa complet, ceux qui désirent l’excellent et suprême état de Bôdhi, et ceux qui remplissent mon rôle.

56. Le sage ne connaît ni le chagrin, ni la misère, ni l’altération de la couleur naturelle de son corps, ni la maladie ; la teinte de sa peau n’est pas noire, et il n’habite pas dans une ville misérable.

57. Ce grand Rĭchi, dont l’aspect est constamment agréable à voir, est digne du culte qu’on doit à un Tathâgata ; de jeunes fils des Dêvas sont sans cesse occupés à le servir.

58. Son corps est inattaquable au glaive, au poison, au bâton et aux pierres ; la bouche de celui qui, en ce monde, lui dit des injures, se ferme et devient muette.

59. Il est en ce monde l’ami des créatures, il parcourt la terre dont il est la lumière, en dissipant les ténèbres de plusieurs milliers d’êtres, celui qui possède ce Sûtra, pendant le temps que je suis entré dans le Nirvâṇa complet.

60. Il voit pendant son sommeil des formes de Buddha, des Religieux et des Religieuses ; il les voit assis sur un trône(157 b), expliquant la loi dont il existe de nombreuses espèces.

f. 158 a.61. Il voit en songe des Dêvas, des Yakchas, des Asuras et des Nâgas de diverses espèces, en nombre égal à celui des sables du Gange, qui tiennent les mains jointes en signe de respect, et il leur expose à tous la loi excellente.

62. Il voit en songe le Tathâgata enseignant la loi à de nombreux kôṭis de créatures, qui lance de son corps des milliers de rayons, dont la voix est agréable, et dont la couleur est semblable à celle de l’or.

63. Et les êtres sont là, les mains jointes en signe de respect, célébrant le Solitaire, qui est le Meilleur des hommes ; et le Djina, ce grand médecin, prêche la loi excellente aux quatre assemblées.

64. Ce sage est satisfait de l’entendre, et, rempli de joie, il lui rend un culte ; et il obtient en songe les formules magiques, après avoir rapidement touché à la science qui ne retourne pas en arrière.

65. Et le Chef du monde connaissant ses intentions lui prédit qu’il parviendra au rang de héros parmi les hommes : Fils de famille, lui dit-il, tu toucheras ici, dans un temps à venir, à la science éminente et fortunée.

66. Et la terre que tu habiteras sera immense, et tu auras comme moi quatre