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LE LOTUS DE LA BONNE LOI.

litières. Mais il ne donne à personne le joyau qui décore son diadème. Pourquoi cela ? C’est que ce joyau ne se place que sur la tête d’un roi ; si un roi, ô Mañdjuçrî, venait à le donner, l’armée tout entière du roi, composée de quatre corps de troupes, serait frappée d’étonnement et de surprise. De la même manière, ô Mañdjuçrî, le Tathâgata aussi, vénérable, etc., qui est le maître de la loi, le roi de la loi, exerce avec justice l’empire de la loi dans les trois mondes qu’il a soumis par la vigueur de son bras, par la vigueur de sa vertu. Mâra le pécheur vient alors attaquer les trois mondes soumis au roi. Alors les Aryas, qui sont les soldats du Tathâgata, combattent contre Mâra. f. 156 a.Alors, ô Mañdjuçrî, le Tathâgata, vénérable, etc., ce roi de la loi, ce maître de la loi, voyant ces Aryas, ses soldats, leur expose divers Sûtras par centaines, pour réjouir les quatre assemblées ; il leur donne la ville du Nirvâṇa, la grande ville de la loi ; il les séduit avec le Nirvâṇa ; mais il ne leur fait pas une exposition de la loi comme celle que j’expose en ce moment. Tout de même, ô Mañdjuçrî, que ce roi Balatchakravartin, surpris du grand courage de ses soldats qui combattent, leur distribue ensuite également tout ce qu’il possède, tout jusqu’au joyau même qui décore son diadème, générosité qui est pour tout le monde un objet d’étonnement, un fait à peine croyable ; et de même, ô Mañdjuçrî, que ce joyau était pour le roi un bien qu’il a gardé longtemps, qui ne quittait pas son front ; de même le Tathâgata aussi, vénérable, etc., ce grand roi de la loi, qui exerce avec justice l’empire de la loi dans les trois mondes, quand il voit des Çrâvakas et des Bôdhisattvas combattre contre le Mâra des conceptions, contre le Mâra de la corruption [du mal], quand il voit que ses soldats en combattant ont, par leur grand courage, détruit l’affection, la haine et l’erreur, qu’ils sont sortis des trois mondes, et ont anéanti tous les Mâras ; alors le Tathâgata aussi, vénérable, etc., plein de contentement, fait également pour ces Aryas, qui sont ses soldats, f. 156 b.cette exposition de la loi, avec laquelle le monde entier doit être en désaccord, à laquelle il ne doit pas croire, qui n’a jamais été prêchée ni expliquée auparavant. Le Tathâgata donne à tous les Çrâvakas la possession de l’omniscience, laquelle ressemble au grand joyau qui décore le diadème d’un roi. C’est là, ô Mañdjuçrî, le suprême enseignement des Tathâgatas ; c’est là la dernière exposition de la loi des Tathâgatas. Entre toutes les expositions de la loi, c’est la plus profonde ; c’est une exposition avec laquelle le monde entier doit