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LE LOTUS DE LA BONNE LOI.

26. Le sage est toujours commodément assis, et c’est dans une bonne position qu’il prêche la loi, après s’être fait dresser un siége élevé destiné à son usage, sur un terrain pur et agréable ;

27. Couvert de vêtements purs, et parfaitement teints avec de bonnes couleurs ; enveloppé d’une pièce de laine de couleur noire, et vêtu d’une longue tunique ;

28. Assis sur un siège muni d’un marchepied et bien couvert d’étoffes de coton de diverses espèces, sur lequel il n’est monté qu’après avoir lavé ses pieds et avoir relevé l’éclat de son visage et de sa tête, en les frottant de substances onctueuses.

29. Après qu’il s’est assis de cette manière sur le siége de la loi, et quand tous les êtres qui se sont rassemblés autour de lui sont parfaitement attentifs, qu’il fasse entendre des discours nombreux et variés aux Religieux et aux Religieuses,

30. Aux fidèles des deux sexes, aux rois et aux fils des rois, que ce sage tienne toujours un langage agréable, exempt de tout sentiment de jalousie, relatif aux sujets les plus divers.

31. Si alors ses auditeurs lui adressent des questions, qu’il continue d’exposer régulièrement le sujet commencé ; f. 152 b.mais qu’il l’expose de telle façon, qu’après l’avoir entendu, ses auditeurs aient atteint l’état de Buddha.

32. Inaccessible à l’indolence, le sage ne conçoit pas même l’idée de la douleur ; et chassant loin de lui la tristesse, il fait comprendre à l’assemblée réunie la force de la charité.

33. Nuit et jour il expose la loi excellente, à l’aide de myriades de kôṭis d’exemples ; il parle devant l’assemblée et la comble de joie, et jamais il ne lui demande rien.

34. Nourriture, aliments, riz, boissons, étoffes, lits, siéges, vêtements, médicaments pour les malades, rien de tout cela n’occupe sa pensée, et il ne fait rien connaître à l’assemblée [du besoin qu’il en peut avoir].

35. Au contraire, son esprit éclairé est toujours occupé de cette réflexion : « Puissé-je devenir Buddha ! Puissent ces êtres le devenir aussi ! Oui, en faisant entendre la loi au monde dans son intérêt, je possède tous les moyens de m’assurer le bonheur. »

36. Le Religieux qui, lorsque je serai entré dans le Nirvâṇa, prêchera ainsi, sans aucun sentiment de jalousie, n’éprouvera jamais ni douleur, ni désastre, ni chagrin, ni désespoir.

37. Jamais personne ne lui causera d’effroi ; personne ne le frappera, ni ne lui dira d’injures ; jamais il ne sera chassé d’aucun lieu ; d’ailleurs, il sera fermement établi dans la force de la patience.

f. 153 a.38. Assis dans une situation commode, assis comme je viens de vous le dire,