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CHAPITRE XIII.

du mont Mêru, qu’il envisage, placé dans cette situation, toutes les lois comme ayant la nature de l’espace,

22. Comme perpétuellement semblables à l’espace, comme privées de substance, de mouvement, et du sentiment de la personnalité ; qu’il se dise : « Ces lois existent constamment ; » c’est là ce qui s’appelle la sphère d’activité des sages.

23. Le Religieux qui, lorsque je serai entré dans le Nirvâṇa complet, observera fidèlement la règle de conduite que je trace, exposera certainement ce Sûtra dans le monde, et il ne connaîtra jamais le découragement.

24. Le sage, après avoir réfléchi pendant le temps convenable, s’étant retiré dans sa demeure, et s’y étant enfermé, doit, f. 151 b.après avoir envisagé toutes les lois d’une manière approfondie, sortir de sa méditation et les enseigner sans que son esprit connaisse le découragement.

25. Les rois le protègent en ce monde, ainsi que les fils des rois qui écoutent la loi de sa bouche ; les Brahmanes et les maîtres de maison, réunis tous autour de lui, composent son assemblée.

Encore autre chose, ô Mañdjuçrî : le Bôdhisattva Mahâsattva voulant expliquer cette exposition de la loi, quand le Tathâgata est entré dans le Nirvâṇa complet, à la fin des temps, dans la dernière période, dans les cinq cents dernières années [du Kalpa], quand la bonne loi est en décadence, le Bôdhisattva, dis-je, doit se placer dans une situation commode, et placé de cette manière, il prêche la loi. En prêchant la loi aux autres, soit qu’il la possède en lui-même, soit qu’elle se trouve renfermée dans un volume, il ne se laisse pas aller outre mesure à faire des reproches ; il ne censure pas un autre Religieux interprète de la loi ; il n’en dit pas de mal ; il ne laisse pas échapper [sur son compte] des paroles de blâme ; en prononçant le nom d’autres Religieux entrés dans le véhicule des Çrâvakas, il ne l’accompagne pas de paroles de blâme ; ne faisant pas attention aux injures, il n’a pas même la pensée d’y répondre. Pourquoi cela ? C’est qu’il s’est placé dans une situation commode. Il enseigne la loi aux auditeurs réunis pour l’entendre, avec le dessein de leur être utile, et sans aucun sentiment de jalousie. Évitant toute discussion, f. 152 a.il ne répond rien lorsqu’une question lui est adressée par un auditeur entré dans le véhicule des Çrâvakas ; mais il résout la difficulté de manière que la science de Buddha soit parfaitement obtenue.

Ensuite Bhagavat prononça dans cette occasion les stances suivantes :