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LE LOTUS DE LA BONNE LOI.

doit être reconnu comme arrivé au comble de l’état suprême de Buddha parfaitement accompli ; il faut le regarder comme ayant vu les Tathâgatas, comme plein de bonté et de compassion pour le monde, comme né, par suite de l’influence de sa prière, dans le Djambudvîpa, parmi les hommes pour expliquer complètement cette exposition de la loi. Il faut reconnaître qu’un tel homme doit, quand je serai entré dans le Nirvâṇa complet, naître ici par compassion et pour le bien des êtres, afin d’expliquer complètement cette exposition de la loi, sauf la sublime conception de la loi(123 a) et la sublime naissance dans une terre de Buddha. Il doit être regardé comme le messager du Tathâgata, ô Bhâichadjyarâdja, comme son serviteur, comme son envoyé, le fils ou la fille de famille qui, quand le Tathâgata sera entré dans le Nirvâṇa complet, expliquera cette exposition de la loi, qui l’expliquera, qui la communiquera, ne fût-ce qu’en secret et à la dérobée, à un seul être, quel qu’il soit.

f. 123 b.Il y a plus, ô Bhâichadjyarâdja, l’homme, quel qu’il soit, méchant, pécheur et cruel de cœur, qui, pendant un Kalpa entier, injurierait en face le Tathâgata, et d’un autre côté, celui qui adresserait une seule parole désagréable, fondée ou non, à l’un de ces personnages interprètes de la loi et possesseurs de ce Sûtra, qu’ils soient maîtres de maison ou entrés dans la vie religieuse, je dis que, de ces deux hommes, c’est le dernier qui commet la faute la plus grave. Pourquoi cela ? C’est que, ô Bhâichadjyarâdja, ce fils ou cette fille de famille doit être regardé comme paré des ornements du Tathâgata. Il porte le Tathâgata sur son épaule, ô Bhâichadjyarâdja, celui qui, après avoir écrit cette exposition de la loi, après en avoir fait un volume, la porte sur son épaule. Dans quelque lieu qu’il se transporte, les êtres doivent l’aborder les mains jointes ; ils doivent l’honorer, le respecter, le vénérer, l’adorer ; cet interprète de la loi doit être honoré, respecté, vénéré, adoré par l’offrande de fleurs divines et mortelles, d’encens, d’odeurs, de guirlandes de fleurs, de substances onctueuses, de poudres parfumées, etc., [comme ci-dessus,] par celle d’aliments, de mets, de riz, de boissons, de chars, de masses de pierreries divines accumulées en monceaux ; et des monceaux de pierreries divines doivent être présentés avec respect à un tel interprète de la loi. Pourquoi cela ? C’est que ce fils de famille n’a qu’à expliquer, f. 124 a.ne fût-ce qu’une seule fois, cette exposition de la loi, pour qu’après l’avoir entendue, des êtres en nombre