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LE LOTUS DE LA BONNE LOI.

bonne loi. De plus, ô Ânanda, plusieurs centaines de mille de myriades de kôṭis de Buddhas, en nombre égal aux sables du Gange, chanteront dans les dix points de l’espace l’éloge de ce Tathâgata, vénérable, etc.

Ensuite Bhagavat prononça dans cette occasion les stances suivantes :

1. Je vais, ô Religieux assemblés, vous témoigner mon affection(118 a) : oui, le vertueux Ânanda, l’interprète de ma loi, sera dans l’avenir un Djina, après qu’il aura rendu un culte à soixante fois dix millions de Sugatas.

f. 118 b.2. Le nom sous lequel il sera célèbre en ce monde sera Sâgarabuddhidhârî Abhidjñâprâpta ; il paraîtra dans une terre très-pure et parfaitement belle, dans l’univers dont le nom signifie : « Celui où les étendards ne sont pas abattus. »

3. Là il mûrira parfaitement des Bôdhisattvas aussi nombreux que les sables du Gange et de plus nombreux encore ; ce Djina sera doué des grandes facultés surnaturelles, et son nom retentira dans les dix points de l’univers.

4. La durée de son existence sera sans mesure ; il habitera dans le monde, plein de bonté et de compassion ; lorsque ce Djina, ce Protecteur sera entré dans le Nirvâṇa complet, sa bonne loi durera deux fois autant [que lui].

5. L’image de cette loi durera encore deux fois autant de temps sous l’empire de ce Djina ; alors des êtres, en nombre égal à celui des sables du Gange, produiront en ce monde la cause qui conduit à l’état de Buddha.

En ce moment, cette pensée vint à l’esprit de mille Bôdhisattvas de l’assemblée, qui étaient entrés dans le nouveau véhicule : Nous n’avons jamais entendu, avant ce jour, l’annonce d’aussi nobles destinées faite même à des Bôdhisattvas à plus forte raison à des Çrâvakas. Quelle est donc ici la cause de cela ? Quel en est le motif ? Alors Bhagavat, connaissant avec sa pensée la réflexion qui s’élevait dans l’esprit de ces Bôdhisattvas, leur adressa la parole en ces termes : C’est, ô fils de famille, que la pensée de l’état suprême de Buddha parfaitement accompli, f. 119 a.a été conçue par moi et par Ânanda au même temps et dans le même instant, en présence du Tathâgata Dharmagahanâbhyudgatarâdja, vénérable, etc. Alors Ânanda, ô fils de famille, était toujours et sans relâche appliqué à beaucoup entendre, et moi j’étais appliqué au développement de l’énergie. C’est à cause de cela que je parvins rapidement à l’état suprême de Buddha parfaitement accompli, tandis que ce vertueux Ânanda fut le gardien du trésor de la bonne loi des bienheureux Buddhas, c’est-à-dire que ce fils de famille