40. Mais voici qu’il est revu par cet ancien ami qui lui a donné ce joyau dans sa propre maison ; cet ami, lui adressant de vifs reproches, lui montre le joyau attaché à l’extrémité de son vêtement.
41. Que cet homme se sente rempli d’une joie extrême en voyant l’excellence de ce joyau ; qu’il se trouve en possession de grandes richesses et d’un précieux trésor, et qu’il jouisse des cinq qualités du désir.
42. De la même manière, ô Bhagavat, ô Protecteur, nous ne connaissons pas ce qui a fait autrefois l’objet de notre prière ; cependant cet objet nous a été donné, il y a longtemps, dans des existences antérieures, par le Tathâgata lui-même.
43. Et nous, ô Chef [du monde], avec notre intelligence imparfaite, nous sommes ignorants en ce monde sous l’enseignement du Sugata ; car nous nous contentons d’un peu de Nirvâṇa ; nous n’aspirons ni ne songeons à rien de plus élevé.
44. Mais l’ami du monde nous instruit ainsi : Non, ce n’est là en aucune manière le Nirvâṇa ; le Nirvâṇa, c’est la science parfaite des Meilleurs des hommes, c’est la félicité suprême.
45. Après avoir entendu cette prédiction noble, étendue, variée, à laquelle rien n’est supérieur, nous nous sommes sentis, ô Chef [du monde], transportés de joie ; en pensant à la prédiction f. 117 a.que nous nous ferons successivement les uns aux autres.
CHAPITRE IX.
Alors le respectable Ânanda fit en ce moment cette réflexion : Puissions-nous aussi être nous-mêmes l’objet d’une prédiction de cette espèce ! Et après avoir ainsi réfléchi, éprouvant un désir conforme à sa pensée, il se leva de son siége et se jeta aux pieds de Bhagavat. Le respectable Râhula, ayant aussi fait la même réflexion, après s’être jeté aux pieds de Bhagavat, parla ainsi : Fais, ô Bhagavat, fais, ô Sugata, que l’instant [de la prédiction] soit aussi venu pour nous. Bhagavat est pour nous aussi un père ; c’est à lui que nous devons la vie ; c’est notre appui, notre protection. Nous