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LE LOTUS DE LA BONNE LOI.

appliqué à comprendre la bonne loi de diverses manières ; qui réjouit, instruit, excite et comble de joie les quatre assemblées ; qui est infatigable dans l’enseignement de ma loi ; qui est capable de la prêcher, qui l’est également de rendre service à ceux qui observent, de concert avec lui, les règles de la conduite religieuse ? Non, Religieux, personne à l’exception du Tathâgata, n’est capable d’égaler, ni en lui-même ni par ses caractères extérieurs, Pûrṇa, fils de Mâitrâyaṇî. Comment comprenez-vous cela, ô Religieux ? [Vous dites sans doute que] c’est qu’il comprend ma bonne loi ; ce n’est pas là, cependant, ô Religieux, la manière dont vous devez envisager ceci. Pourquoi cela, ô Religieux ? C’est que je me souviens que, dans un temps passé, sous l’enseignement de quatre-vingt-dix-neuf kôṭis de bienheureux Buddhas, ce Religieux comprit entièrement la bonne loi. C’est-à-dire que, comme aujourd’hui, il fut absolument le chef suprême de ceux qui expliquent ma loi ; il parvint à comprendre entièrement le vide ; il parvint à obtenir entièrement les diverses connaissances distinctes(110 a) ; il parvint absolument à comprendre, d’une manière parfaite, les connaissances surnaturelles d’un Bôdhisattva ; f. 110 b.ce fut un interprète de la loi rempli de confiance, étranger à toute espèce d’incertitude, et plein de pureté. Sous l’enseignement de ces bienheureux Buddhas, il pratiqua, pendant toute la durée de son existence, les devoirs de la conduite religieuse, et fut connu partout comme Çrâvaka. Par ce moyen, il fit le bien d’un nombre immense et incommensurable de centaines de mille de myriades de kôṭis de créatures ; il mûrit un nombre immense et incommensurable d’êtres pour l’état suprême de Buddha parfaitement accompli. Il remplit entièrement auprès des créatures le rôle d’un Buddha, et il purifia entièrement la terre de Buddha qu’il habitait, sans cesse appliqué à faire mûrir les créatures. C’est ainsi, ô Religieux, qu’il fut aussi le chef de ceux qui expliquent la loi, sous les sept Tathâgatas dont Vipaçyi est le premier, et dont je suis le septième.

Aussi, ô Religieux, voici ce qui arrivera un jour, dans la présente période du Bhadrakalpa(110 b), où doivent paraître mille Buddhas, moins les quatre Buddhas bienheureux [déjà avenus] ; ce Pûrṇa, fils de Mâitrâyaṇî, sera aussi, sous leur enseignement, le chef de ceux qui expliquent la loi, il sera celui qui comprendra entièrement la bonne loi. C’est ainsi que dans le temps à venir, il possédera la bonne loi d’un nombre immense et