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CHAPITRE VIII.


CHAPITRE VIII.

PRÉDICTION RELATIVE AUX CINQ CENTS RELIGIEUX.

Alors le respectable Pûrṇa, fils de Mâitrâyaṇî, ayant entendu de la bouche de Bhagavat cette exposition f. 109 b.de la science de l’habileté dans l’emploi des moyens, et cette explication du langage énigmatique [des Tathâgatas], ayant appris les destinées futures de ces grands Çrâvakas, et le récit qui lui faisait connaître l’ancienne application [des Religieux], ainsi que la supériorité de Bhagavat, Pûrṇa, dis-je, fut saisi d’étonnement et d’admiration ; il sentit la joie et le contentement naître en son cœur débarrassé de tout désir. S’étant levé de son siége, comblé de joie et de contentement, et plein d’un profond respect pour la loi, après s’être prosterné aux pieds de Bhagavat, il fit en lui-même cette réflexion : C’est une merveille, ô Bhagavat, c’est une merveille, ô Sugata, c’est une chose bien difficile qu’accomplissent les Tathâgatas, vénérables, etc., que de se conformer à ce monde composé d’éléments si divers, que d’enseigner la loi aux créatures par les nombreuses manifestations de la science de l’habileté dans l’emploi des moyens, que de délivrer, par l’habile emploi des moyens, les êtres attachés à telles et telles conditions. Que pouvons-nous faire de pareil à cela, ô Bhagavat ? Le Tathâgata seul connaît nos pensées, et les effets de notre ancienne application. Puis après avoir salué, en les touchant de la tête, les pieds de Bhagavat, Pûrṇa se tint à part(109 b), regardant avec des yeux fixes Bhagavat qu’il vénérait ainsi.

Alors Bhagavat voyant les réflexions qui s’élevaient dans l’esprit du respectable Pûrṇa, fils de Mâitrâyaṇî, s’adressa en ces termes à l’assemblée réunie des Religieux. f. 110 a.Voyez-vous, ô Religieux, ce Pûrṇa, fils de Mâitrâyaṇî, l’un de mes Çrâvakas, qui a été désigné par moi comme le chef de ceux qui, dans l’assemblée des Religieux, expliquent la loi ; qui a été loué pour le grand nombre de ses bonnes qualités ; qui, sous mon enseignement, s’est