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LE LOTUS DE LA BONNE LOI.

f. 93 a.Ensuite, ô Religieux, ces Brahmâs, au nombre de cinquante centaines de mille de myriades de kôṭis, étant montés chacun sur leur char divin de Brahmâ et ayant pris des corbeilles de fleurs divines de la grandeur du mont Sumêru, parcoururent en cherchant les quatre points de l’horizon, et étant parvenus du côté du nord-ouest, ces Mahâbrahmâs y virent le bienheureux Tathâgata Mahâbhidjñâdjñânâbhibhû, vénérable, [etc. comme ci-dessus, f. 91 a jusqu’à : ] Alors, ô Religieux, f. 93 b.tous ces Mahâbrahmâs ayant offert au Bienheureux chacun son propre char, célébrèrent en ce moment le Bienheureux dans des stances régulières qu’ils prononcèrent en sa présence.

31. Adoration à toi, ô grand Rĭchi, être incomparable, Dêva supérieur aux Dêvas, dont la voix est comme celle du Kalavig̃ka ! ô Guide du monde réuni aux Dêvas, nous te saluons, toi qui es bon pour le monde et plein de compassion.

32. Ô chef, c’est une merveille que tu sois né aujourd’hui dans le monde, une merveille rare, et qui ne s’est pas vue depuis bien longtemps ; il y a aujourd’hui cent quatre-vingts Kalpas complets depuis que le monde n’a pas possédé de Buddha.

33. L’univers était vide des Meilleurs des hommes, et pendant tout ce temps les lieux où l’homme est puni ne faisaient que s’augmenter ; le nombre des corps divins diminuait au contraire ; oui, il y a bien de cela quatre-vingts myriades de Kalpas.

34. Aujourd’hui, celui qui est l’œil, la voie, l’appui, le protecteur, le père, l’ami [des créatures], celui qui est bon, plein de miséricorde, f. 94 a.le roi de la loi, est apparu dans ce monde par [suite de] nos bonnes œuvres.

Après avoir ainsi célébré, ô Religieux, par ces stances régulières prononcées en sa présence, le bienheureux Tathâgata Mahâ­bhidjñâdjñânâbhibhû, vénérable, etc., les Mahâbrahmâs lui parlèrent ainsi : Que le Bienheureux, que le Sugata fasse tourner la roue de la loi dans le monde ! [etc. comme ci-dessus, f. 92 a jusqu’à :] Alors, ô Religieux, ces Brahmâs, au nombre de cinquante fois cent mille myriades de kôṭis, adressèrent au Bienheureux, d’une seule voix et d’un commun accord, les deux stances suivantes :

35. Fais tourner, ô grand solitaire, l’excellente roue ; enseigne la loi dans les dix points de l’espace ; sauve les êtres tourmentés f. 94 b.par les conditions du malheur ; fais naître chez les créatures la joie et le contentement :