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CHAPITRE VII.

Les palais et les chars divins des Dêvas qui se trouvaient dans tous ces univers jusqu’au monde de Brahmâ, furent ébranlés de six manières différentes et éclairés d’une grande lumière qui surpassait la puissance divine des Dêvas. C’est ainsi, ô Religieux, qu’en ce moment eut lieu, dans tous ces mondes, un grand tremblement de terre, et une grande et noble apparition de lumière.

Ensuite, ô Religieux, à l’orient, dans ces cinquante centaines de mille de myriades de kôṭis d’univers, les chars des Brahmâs qui s’y trouvaient brillèrent, furent éclairés, resplendirent, furent lumineux et éclatants. Aussi, ô Religieux, cette réflexion vint-elle f. 90 b. à l’esprit des Brahmâs : Ces chars des Brahmâs brillent extraordinairement ; ils sont éclairés, ils resplendissent, ils sont lumineux et éclatants. Qu’est-ce que cet événement nous présage ? Alors tous les Mahâbrahmâs qui se trouvaient dans ces cinquante centaines de mille, etc. d’univers, s’étant rendus chacun dans les palais les uns des autres, se communiquèrent entre eux cette question. Ensuite, ô Religieux, dans ces cinquante centaines de mille, etc. d’univers, le Mahâbrahmâ nommé Sarvasattvatrâtâ adressa à la grande troupe des Brahmâs les stances suivantes :

18. Tous nos excellents chars, amis, brillent aujourd’hui d’une manière extraordinaire, de beauté, de splendeur et d’un grand éclat ; quelle en peut être maintenant la cause ?

19. Cherchons bien la cause de ce phénomène ; quel est le fils des Dêvas né aujourd’hui, de la puissance duquel nous voyons en ce moment cet effet qui n’a pas existé auparavant ?

20. Ou bien serait-ce qu’il serait né aujourd’hui quelque part dans le monde, un Buddha, roi des chefs des hommes, qui produirait ce miracle, que ces chars brillent de splendeur dans les dix points de l’espace ?

Ensuite, ô Religieux, les Mahâbrahmâs qui se trouvaient dans ces cinquante centaines de mille, etc. f. 91 a. d’univers, réunis tous ensemble en un seul corps, étant montés chacun sur leurs chars divins de Brahmâ et ayant pris des corbeilles de fleurs divines de la grandeur du mont Sumêru, parcoururent en cherchant les quatre points de l’horizon, et étant parvenus du côté de l’occident, ces Mahâbrahmâs y virent le bienheureux Tathâgata Mahâbhidjñâdjñânâbhibhû, vénérable, etc., parvenu à l’intime et suprême essence de l’état de Bôdhi(91 a), assis sur un trône auprès de l’arbre