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tirer dans la forêt, et qui, ayant honoré par tes austérités celui dont les facultés sont tout intérieures, as obtenu la place la plus élevée au sommet des trois mondes,

29. Porte au dedans de toi ton regard, et cherche en ton âme affranchie de sa propre forme, l’Être qui y réside, cet Être exempt de qualités, unique, impérissable, qui est l’Esprit, qui est complètement libre, et au sein duquel on voit l’univers qui parait distinct [de lui], mais qui n’existe réellement pas.

30. Vouant alors une dévotion exclusive à Bhagavat, qui est l’esprit ramené sur lui-même, qui est infini, qui est la béatitude même, et qui produit toutes les énergies, tu trancheras peu à peu le lien de l’ignorance, qui naît du sentiment du moi et du mien.

31. Dompte, et puisse le bonheur être avec toi, cette colère qui est le plus grand obstacle à ton salut ; dompte-la au moyen de mes conseils, comme on guérit une maladie avec un médicament.

32. Le sage qui désire pour lui la sécurité suprême ne doit pas se rendre esclave d’une colère qui fait de l’homme qu’elle domine, un objet d’épouvante pour le monde.

33. Tu as manqué de respect envers le Dieu des richesses, frère de Giriça, en tuant les Yakchas que tu as regardés, dans ta fureur, comme les meurtriers de ton frère.

34. Hâte-toi, ô mon fils, de le calmer avec des paroles respectueuses inspirées par la soumission, de peur que la splendeur de ces êtres puissants ne triomphe de notre race.

35. Après avoir donné ces conseils à son petit-fils Dhruva, le Manu Svâyam̃bhuva, salué par lui avec respect, se retira dans sa propre ville, accompagné des Rĭchis.


FIN DU ONZIÈME CHAPITRE, AYANT POUR TITRE :
DISCOURS DU MANU,
DANS LE QUATRIÈME LIVRE DU GRAND PURÂṆA,
LE BIENHEUREUX BHÂGAVATA,
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRAHMÂ ET COMPOSÉ PAR VYÂSA.