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Adoration à celui qui, pour que les qualités et leur trouble cessent en lui, n’a qu’à persister dans l’état qui lui est propre !

40. Le Vêda dit : Adoration à toi qui as adopté la qualité de la Bonté, à toi qui as produit le devoir et ce qui en résulte, à toi qui n’as pas de qualités et dont ni moi ni d’autres ne connaissons l’essence !

41. Agni dit : Celui par la splendeur duquel, brillant d’une énergie extrême, j’emporte dans un bon sacrifice l’offrande arrosée de beurre clarifia, ce Dieu qui veille sur le sacrifice et qui est le sacrifice même dont on compte cinq formes et que dirigent heureusement les cinq prières sacrées, je m’incline devant lui.

42. Les Dêvas dirent : Jadis, à la fin du Kalpa, ayant ramené dans ton sein les effets produits par toi, tu dormais à la surface de l’Océan, porté sur le Roi des serpents ; comme sur un siège, toi le premier des esprits, toi la voie de l’Esprit suprême, sur laquelle méditent les Siddhas. C’est toi-même, qui, te montrant aujourd’hui à nos yeux, nous protèges, nous qui Sommes tes serviteurs.

43. Les Gandharvas et les Apsaras dirent : le plus puissant des êtres ! Marîtchi et les autres sages, Brahmâ, Indra et les troupes des Dêvas qui ont Rudra pour chef, ne sont que des portions des parties de ta substance. Cet univers y ô Seigneur, est l’instrument de tes jeux ; c’est à toi que nous adresserons toujours notre hommage.

44. Les Vidyâdharas dirent : L’homme qui recevant, de la Mâyâ dont tu disposes, ce corps comme instrument, dit : « Moi et le mien, » et qui, même négligé par des enfants ingrats, est encore malheureux parce qu’il désire des objets qui n’ont pas de réalité, l’homme, dis-je, ne peut se débarrasser de ce qui l’égaré qu’en recherchant avec ardeur l’ambroisie de tes histoires.

45. Les Brâhmanes dirent : Tu es le sacrifice, tu es l’offrande, tu es le feu lui-même ; tu es la prière, le bois, l’herbe sainte et les vases. Les assistants et les sacrificateurs, les époux [qui font célébrer le sacrifice], les Divinités, l’offrande au feu, l’exclamation Svadhâ, le jus de l’aselépiade, le beurre clarifié, la victime, tout cela, c’est toi.

46. C’est toi qui jadis, prenant la forme d’un grand sanglier, retiras avec ta défense la terre du fond de l’Abîme, comme le roi