doués d’intelligence, et qui, enveloppé de la ceinture du Yoga, méditait profondément sur l’anéantissement qu’on obtient au sein de Brahma.
40. Le Dieu dont les chefs des Suras et des Asuras vénèrent les pieds, s’apercevant de l’arrivée du Dieu qui est né de lui-même, se leva et le salua de la tête, comme fit Vichṇu, le plus respectable des êtres, en présence du Chef des créatures.
41. Les autres troupes des Siddhas qui entourent le Dieu dont le corps est rouge, ainsi que les grands Rǐchis, saluèrent également Brahmâ. Alors celui qui est né de lui-même, comblé de ces bonheurs, s’adressa avec un sourire au Dieu qui porte sur sa tête le croissant de la lune, et qu’il venait de saluer.
42. Brahmâ dit : Je te connais, toi qui es le souverain, le maître du double principe mâle et femelle, semence et matrice de cet univers, toi qui n’en es pas moins l’indivisible Brahmâ.
43. C’est en effet toi. Seigneur, qui avec Çiva et Çakti, ces deux principes identiques l’un à l’autre, crées, conserves et détruis en te jouant cet univers, semblable à l’araignée qui tisse sa toile.
44. C’est toi-même qui, instituant une règle convenable, as créé le sacrifice pour conserver la collection [du Vêda] de laquelle découlent les devoirs et les avantages ; c’est par toi qu’ont été élevées dans le monde les digues que les Brâhmanes, fidèles à leur devoir, respectent avec foi.
45. Ô toi qui donnes le bonheur, tu assures pour asile, soit le ciel, soit la béatitude suprême, à celui qui accomplit de bonnes action, et tu condamnes au terrible Enfer Tamisra celui qui en commet de mauvaises. Qui donc pourrait trouver ici des raisons de blâmer ta conduite ?
46. Non, la colère qui domine un vil animal ne triomphe pas ordinairement des hommes vertueux, dont le cœur ne songe qu’à tes pieds, qui te reconnaissent dans tous les êtres et qui ne distinguent pas les êtres de toi.
47. Aussi les hommes qui, songeant à des distinctions, ne regardant que les œuvres, pleins de mauvaises pensées et le cœur en