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sons de ces hommes incapables de se contenir, qui pleins de malveillance, accueillent ceux qui arrivent avec des yeux courroucés et un sourcil hautain.

19. Oui, celui qui a le corps déchiré par les flèches de ses ennemis souffre moins, car il peut prendre du repos, que l’homme qui blessé par les injures de parents malveillants, porte jour et nuit dans son cœur le chagrin qui le ronge.

20. Sans doute, chère amie, tu es, entre les filles du Pradjâpati dont la constance est éminente, celle qu’il chérit le plus ; cependant tu ne recevras pas de ton père les respects que tu en attends, parce qu’il souffre de mon alliance.

21. L’homme malade du feu qui brûle son cœur à la vue des perfections de ceux qui voient face à face l’idée de l’Esprit, incapable de parvenir à leur excellence, ne fait en réalité que haïr l’Être suprême, comme les Asuras qui détestent Hari.

22. Saluer avec respect, s’avancer à la rencontre de quelqu’un, ce sont là, chère amie, des règles que les sages ont bien fût d’imposer aux hommes ; ils voulaient que cet hommage s’adressât à l’Esprit suprême caché au sein du cœur, mais non à celui qui s’imagine que le corps [est tout].

23. L’essence pure est appelée du nom de Vasudêva parce que l’Esprit y apparaît sans voile ; et c’est au sein de cette essence que mon cœur reconnaît le bienheureux Adhôkchadja, issu de Vasudêva.

24. Voilà pourquoi tu ne dois pas, quoique tu sois sa fille, avoir d’égards pour Dakcha ton père, qui me hait, ni pour ceux qui lui sont dévoués. C’est lui qui, au temps du sacrifice des Créateurs de l’univers, où je m’étais rendu, m’injuria par des paroles outrageantes que je ne méritais pas.

25. Si tu vas à cette fête, malgré mes conseils, il ne t’en reviendra aucun bien ; car le mépris d’un parent pour un parent qui a droit à du respect, produit bien vite la mort du coupable.


FIN DU TROISIÈME CHAPITRE.