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CHAPITRE II.

IMPRÉCATION DE DAKCHA.


1. Vidura dit : Comment Dakcha, qui aimait Satî, fit-il, au mépris de ce qu’il devait à une fille si chère, un affront à Bhava, le plus excellent des êtres doués de vertu ?

2. Comment quelqu’un pourrait-il haïr le maître de ce qui se meut comme de ce qui ne se meut pas, celui qui est sans inimitié, dont le corps est la quiétude même, qui trouve en lui-même son bonheur, celui qui est la grande Divinité de l’univers ?

3. Raconte-moi, ô Brâhmane, la haine du beau-père et du gendre, haine qui obligea Satî à renoncer à cette vie que l’on abandonne si difficilement.

4. Mâitrêya dit : Jadis les Rĭchis suprêmes, toutes les troupes des Immortels, les solitaires avec leurs disciples, et les Agnis, se trouvaient réunis au sacrifice célébré par les Créateurs de l’univers.

5. Là, en voyant entrer Dakcha, qui semblable par sa splendeur au soleil étincelant, illuminait de son éclat cette grande assemblée,

6. Les Rǐchis qui se trouvaient présents, l’esprit frappé de tant d’éclat, se levèrent tous de leurs sièges, en même temps que les Agnis, à l’exception de Viriñtcha et de Çarva (Çiva).

7. Le bienheureux Dakcha, traité avec le respect convenable par les chefs de l’assemblée, après s’être incliné devant Adja, le précepteur du monde, s’assit avec sa permission.

8. Mais voyant Mrǐḍa (Çiva) déjà assis avant lui, il ne put supporter ce manque de respect de sa part, et le regardant de travers comme s’il eût voulu le consumer, il s’écria :

9. Ô vous tous, Brahmarchis, Agnis et Dêvas, apprenez de moi