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en naissant dans la maison d’Atri, un dessein qu’ils voulaient accomplir ; consens, ô mon maître, à me l’exposer.

17. Mâitrêya dit : Poussé à la création par Brahmâ, Atri, le premier de ceux qui connaissent le Vêda, se rendit avec sa femme à la grande chaîne des monts Rĭkchas, constamment ferme dans ses austérités.

18. Là, dans une forêt d’Açôkas et de Palâças couverts de bouquets de fleurs, où le bruit des eaux courantes de la Nirvindhyâ se faisait entendre de tous côtés,

19. Le solitaire, s’étant rendu maître de son cœur en retenant sa respiration, se tint pendant cent ans sur un pied, insensible aux impressions agréables ou désagréables, et ne se nourrissant que d’air.

20. « Je cherche un asile auprès de celui qui est le Seigneur même de l’univers ; puisse-t-il m’accorder des enfants semblables à moi ! » tel était l’objet de ses réflexions.

21. Mais voyant les trois mondes consumés par le feu qui sortait de la tête du solitaire, et dont l’aliment était l’empire que le sage exerçait sur sa respiration, les trois Dieux,

22. Dont la gloire est célébrée au loin par les Apsaras, ainsi que par les Solitaires, les Gandharvas, les Siddhas, les Vidyâdharas et les Uragas, se rendirent à son ermitage.

23. Le sage, qui se tenait debout sur un pied, l’esprit illuminé par la présence de cette apparition, vit les chefs des Dieux.

24. Après s’être prosterné à terre, il présenta dans ses mains jointes les offrandes de l’hospitalité aux Dieux, qui assis, l’un sur un taureau, l’autre sur un cygne, le troisième sur l’oiseau Suparna, et parés chacun de leurs attributs distinctifs,

25. Se faisaient reconnaître au sourire de leur visage qu’animaient des regards pleins de compassion. Fermant ses yeux blessés de tant d’éclat,

26. Et dirigeant vers les Dieux sa pensée pleine de leur image, le solitaire, les mains réunies en signe de respect, chanta, d’une voix douce et harmonieuse, les Êtres les plus vénérables de tous les mondes.