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il est condamné, pour cette faute, à renaître sous la forme d’une gazelle. Cette légende, qui occupe les chapitres vii et viii, est semée de charmants détails. Bharata, cependant, revient au monde dans la famille d’un Brâhmane ; mais pour ne pas retomber dans la faute d’un trop grand attachement pour les choses extérieures, il renonce à tout et se met à errer sur la terre en idiot et en insensé. Il n’échappe que par miracle à une bande de Çûdras, qui cherchant une victime humaine, voulaient l’immoler à Bhadrakâlî ; et il est enrôlé comme porteur de palanquin, par les serviteurs de Rahûgaṇa, roi des Sâuviras, sur les bords de l’Indus. Son inexpérience lui attire les reproches du roi, qui finit par reconnaître, à la profondeur de ses réponses, que sous les dehors de la stupidité, le porteur cache une haute sagesse, et qui lui demande pardon de l’avoir outragé. Ce récit, qui est emprunté au Vichṇu Purâṇa, s’étend du chapitre ix au chapitre xii. C’est terminé par une allégorie de la vie humaine, qui ne ressemble pas à celle de Puram̃djana et qui lui est inférieure ; ce morceau, qui forme deux chapitres, le xiiie et le xive, est rédigé avec quelque négligence, et déparé par des répétitions et par des obscurités.

Le chapitre xv énumère les descendants de Bharata ; et au chapitre xvi, le roi Parîkchit demande à Çuka de lui donner de plus amples détails sur les divisions de la terre, qui lui a été décrite sommairement comme formée de sept continents entourés d’eau. Çuka expose alors la cosmologie poétique des Purânistes, en y comprenant la marche du soleil, la description de la sphère céleste représentée sous la figure d’une immense tortue, celle des régions de l’Abîme et des Enfers, où sont punis les crimes des hommes. Ces divers sujets occupent dix chapitres, du xvie au xxvie, lequel termine le Ve livre. Cette partie du Purâṇa