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LE BHÂGAVATA PURÂṆA.

20. Là il vit la plus belle des femmes qui venait d’elle-même à sa rencontre, suivie de dix serviteurs dont chacun était le mari de cent épouses.

21. Elle était gardée par un serpent à cinq têtes qui veillait autour d’elle de toutes parts ; douée d’une beauté ravissante et encore vierge, elle cherchait un mari.

22. Elle était jeune ; son nez et ses dents étaient bien formés ; elle avait de belles joues, un beau visage ; ses oreilles parfaitement égales, portaient des anneaux brillants.

23. Elle avait un vêtement brun, les hanches larges, le teint noir et une ceinture d’or ; quand elle marchait, semblable à une Déesse, elle faisait retentir les anneaux attachés à ses pieds.

24. Elle avait la démarche d’un éléphant, et cachait par pudeur, sous l’extrémité de son vêtement, ses seins égaux, arrondis, rapprochés l’un de l’autre, où brillait la fleur de la jeunesse.

25. Le roi, blessé par la flèche d’un tendre regard que lui avait lancée [l’arc d’] un sourcil agité par l’amour, parla doucement à cette femme qu’embellissait le sourire de la pudeur.

26. Qui es-tu, ô toi dont les yeux ressemblent aux pétales du lotus ? de qui es-tu fille, et d’où viens-tu ? Dis-moi, femme timide, ce que tu désires faire dans ce jardin près de la ville.

27. Quels sont ces grands guerriers au nombre de onze qui te suivent ? quelles sont ces femmes, et quel est ce serpent, beauté charmante, qui précède tes pas ?

28. Es-tu Hrî, Bhavânî, Vâtch ou Ramâ, toi qui te promènes ainsi seule dans la forêt comme un solitaire, cherchant ton époux dont tous les vœux sont satisfaits par l’amour qu’il a pour tes pieds ? Où ta main laissera-t-elle tomber le lotus qu’elle porte ?

29. Ô toi, femme ravissante, qui ne peux être une de ces Déesses, puisque tes pieds touchent la terre, consens à venir embellir cette ville, avec un roi héroïque dont les exploits sont nombreux, semblable à Çrî, qui embellit le séjour suprême avec son époux, le Chef du sacrifice.

30. Car mes sens qu’a ébranlés ton regard, sont émus par l’expression fortunée de ce sentiment qu’a laissé échapper ton sourcil