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pas pour eux, parce que le souverain Seigneur met un terme à leur félicité.

37. Celui qui brille au milieu du cœur des êtres mobiles et immobiles qu’enveloppent le corps, les sens, le souffle vital, l’intelligence et la personnalité, parce que présent partout, à la fois extérieur et intérieur, il y dirige l’âme individuelle, celui-là est Bhagavat ; reconnais-le en toi-même, en disant ; C’est moi.

38. Cet être, au sein duquel ce qui existe et ce qui n’existe pas [pour nos organes], parait être réellement, illusion trompeuse que la réflexion dissipe, comme quand on a pris une guirlande pour un serpent ; cet être perpétuellement affranchi, pur, intelligent, existant en réalité, et supérieur à la Nature que souille l’action, c’est celui auprès duquel je cherche un asile.

39. Oui, réfugie-toi auprès de Vâsudêva ; c’est par la dévotion qu’ils prouvent pour les gracieux pétales du lotus de ses pieds, que les sages délient le nœud du cœur, ce siège de l’action, bien plus sûrement que les ascètes mêmes qui, l’esprit vide de toute pensée, ramènent à eux le courant rapide de leurs sens.

40. Ils ressentent ici-bas de grandes douleurs, et ne traversent pas aisément la mer de l’existence peuplée par les monstres des six passions, ceux qui ne prennent pas le Seigneur pour vaisseau ; fais-toi donc un navire des pieds adorables du bienheureux Hari, pour pouvoir traverser l’océan infranchissable du malheur.

41. Mâitrêya dit : Quand Sanatkumâra, le sage fils de Brahmâ, eut enseigné complètement à Prĭthu la voie de l’Esprit, le roi lui ayant exprimé son approbation, lui paria en ces termes :

42. Sans doute Hari, qui a pitié des malheureux, m’a autrefois accordé sa bienveillance ; et c’est pour m’en assurer l’effet, ô bienheureux Brâhmane, que vous êtes venu ici.

43. C’est à la compassion des sages que je dois entièrement l’existence ; car la vie et tout ce que je possède m’a été donné par des Brâhmanes vertueux ; que pourrais-je donc vous offrir ?

44. Femme, fils, maisons, richesses, royauté, armée, terré, trésors, je vous remets tout, et jusqu’à ma vie même.