Page:Burnouf - Le Bhâgavata Purâna, tome 2.djvu/139

Cette page a été validée par deux contributeurs.

20. Oui, dans l’exposition que l’on se fait des vertus que possèdent les pieds de l’ennemi de Madhu, il y a, ô roi, un amour qu’il n’est pas facile d’éprouver, amour durable et qui peut effacer du cœur les taches et les souillures du désir.

21. Les livres qui ont sagement réglé les devoirs, ont indiqué à l’homme un double moyen de bonheur : le détachement, qui va jusqu’à nous détacher de nous-mêmes, et la passion inébranlable qu’on éprouve pour Brahma, qui n’a pas de qualités.

22. La foi, l’observation des devoirs qu’a tracés Bhagavat, le désir de connaître, la pratique d’un Yoga dont l’Esprit suprême est l’objet, une soumission constante aux chefs du Yoga, le goût des purs entretiens qui ont pour but le Dieu dont la gloire est pure ;

23. L’indifférence pour la société des hommes qui ne se plaisent qu’aux sens et qu’à leurs objets, le mépris des choses qu’ils estiment, l’amour de la solitude et le pouvoir de se suffire à soi-même, à moins qu’il ne s’agisse de boire l’ambroisie des histoires de Hari ;

24. Le respect de la vie des créatures, la pratique de l’ascétisme le plus élevé, le souvenir qui nous rappelle la délicieuse saveur des hauts faits de Mukunda, l’observation des règles de la morale, la pratique désintéressée des devoirs religieux, la tolérance, l’absence de tout désir, l’indifférence pour toute espèce de sensation,

25. Une disposition constante à énumérer les qualités de Hari, pour en combler les oreilles de ses adorateurs, une dévotion toujours croissante : voilà les moyens faits pour inspirer promptement à l’homme le détachement et l’amour de Brahma, de cet Être exempt d’attributs et de personnalité, qui est à la fois ce qui existe et ce qui n’existe pas [pour nos organes].

26. Quand une fois s’est développée dans l’âme une passion profonde pour Brahma, celui qui l’éprouve, remplissant les devoirs religieux, consume, en l’épuisant par l’ardeur de la science et du détachement, le cœur, cette enveloppe de la vie formée par les cinq éléments, comme le feu qui en se développant dévore le bois où il a pris naissance.

27. Quand l’homme a consumé son cœur, affranchi dès lors de