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marqué de trois lignes comme une coquille ; il était enveloppé de deux pièces d’une précieuse étoffe de soie, qui formaient son vêtement intérieur et extérieur.

18. Doué d’une beauté parfaite, il avait renoncé volontairement à toute espèce de parure, et cette simplicité laissait voir l’éclat de tous ses membres ; il tenait la peau d’une antilope noire et des tiges de Kuça, et il avait préparé convenablement toutes choses.

19. Portant autour de lui des regards aussi doux que la lumière de l’astre qui répand la fraîcheur, le roi, comme pour réjouir l’assemblée prononça d’une voix haute ces paroles belles, composées de mots variés, douces, pures, profondes et pleines de calme.

20. Le roi dit : Ô vous tous, hommes vertueux qui vous êtes réunis ici pour cette assemblée, écoutez-moi, et que le bonheur soit avec vous ! Celui qui veut connaître le devoir, doit exposer ses intentions aux gens de bien.

21. J’ai été placé sur la terre pour porter le sceptre des rois, pour protéger les créatures, pour les nourrir, et pour retenir chacun dans les limites du devoir.

22. Puissé-je, pour prix de ma conduite, habiter le monde, où ceux qui expliquent le Vêda disent qu’on trouve l’objet de ses désirs, le monde réservé à celui qu’aime le Dieu témoin des œuvres !

23. Le roi qui lève l’impôt sans enseigner à son peuple les devoirs [imposés à chacun], ne recueille que les péchés de ses sujets et perd sa propre grandeur.

24. C’est pourquoi, ô peuples, n’ayant de pensées que pour Adhôkchadja, accomplissez sans envie votre devoir, comme si vous offriez, dans l’intérêt de votre maître, le gâteau des ancêtres ; ce sera m’accorder une faveur.

25. Ô vous, Pitrĭs et Dêvarchis sans tache, veuillez accorder dans l’autre monde à celui qui exécute cet ordre comme à celui qui le donne, la félicité de ceux qui peuvent exaucer ma prière.

26. Il est ici-bas des hommes, sages vertueux, qui disent : Le Chef du sacrifice existe, soit ; cependant il y a dans ce monde et dans l’autre des corps brillants de splendeur.