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cœur, il jouit de ce calme qui est mon état, qui est Brahma, qui est la délivrance absolue.

11. Celui qui reconnaît dans cet Esprit immuable un spectateur indifférent placé au milieu des éléments, des organes de la connaissance et du cœur, celui-là obtient l’éclat [suprême].

12. Le courant des qualités n’entraine que le corps subtil, ce composé distinct [de l’Esprit] que constituent la matière, les organes, la personnalité et l’intelligence. Aussi les sages restent-ils également inaltérables dans la prospérité et dans le malheur, parce que leur affection s’est attachée à moi.

13. Toujours égal, envisageant du même regard les positions élevées, moyennes et inférieures, maître de ton cœur et de tes sens dans la peine comme dans le plaisir, prépare-toi à protéger l’univers, entouré de tous les ministres que j’ai créés pour [te servir].

14. Le bonheur suprême pour un roi, c’est la défense de son peuple, parce qu’il assure ainsi la sixième partie des mérites que recueilleront ses sujets dans le monde futur ; mais s’il leur enlève l’impôt sans les protéger, il contacte leurs fautes, et ces fautes lui ravissent les fruits de sa propre vertu.

15. C’est pourquoi, attentif à la loi transmise par l’assentiment et par les usages des premiers d’entre les Brâhmanes, protège la terre avec un entier détachement ; et bientôt devenu pour le monde un objet d’amour tu verras arriver les Siddhas dans ta maison.

16. Demande-moi, chef des hommes, la faveur que tu désires, car je suis enchainé par tes qualités et par tes vertus. On ne m’obtient pas aisément à l’aide des sacrifices, des austérités ou du Yoga, parce que je me tourne vers ceux qui possèdent l’égalité d’âme.

17. Mâitrêya dit : Ainsi éclairé par tes conseils de Vichvaksêna, du Précepteur des mondes, le roi vainqueur reçut en inclinant la tête les instructions de Hari.

18. Embrassant avec affection Çatakratu, qui, honteux de sa conduite, s’inclinait à ses pieds, il bannit de son cœur tout ressentiment.

19. Ensuite Bhagavat, l’âme de l’univers, après avoir reçu tes