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richesses, qui n’avait plus de roi, les solitaires ne firent rien pour arrêter les pillards, quoiqu’ils en eussent le pouvoir et qu’ils connussent le tort de leur inaction.

41. Le Brâhmane, fût-il calme et indifférent à toute chose, qui n’a pas un regard de compassion pour les malheureux, voit s’échapper de ses mains la science du Véda, comme l’eau qui s’écoule d’un vase brisé.

42. Cependant, [dirent-ils entre eux,] la famille d’Ag̃ga, le Rǐchi des rois, ne doit pas périr ; car cette maison a produit des princes dont la puissance est infaillible et dont Kêçava est le refuge.

43. Ayant pris cette résolution, les Rǐchis secouèrent rapidement la cuisse du roi qu’ils avaient tué, et il en sortit un nain

44. Noir comme un corbeau, ayant le corps d’une extrême petitesse, les bras courts, les mâchoires grandes, les pieds petits, le nez enfoncé, les yeux rouges et les cheveux cuivrés.

45. Prosterné devant eux, le pauvre nain s’écria : Que faut-il que je fasse ? Et les Brâhmanes lui répondirent : Assieds-toi, ami. De là lui vint le nom de Nichâda.

46. C’est de sa race que sont sortis les Nâichâdas qui habitent les cavernes et les montagnes ; car c’est lui dont la naissance effaça la faute terrible de Vêna.


FIN DU QUATORZIÈME CHAPITRE, AYANT POUR TITRE :
NAISSANCE DE NICHÂDA,
DANS L’HISTOIRE DE PRĬTHU, AU QUATRIÈME LIVRE DU GRAND PURÂṆA,
LE BIENHEUREUX BHÂGAVATA,
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRAHMÂ ET COMPOSÉ PAR VYÂSA.