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PRÉFACE.

dans les Digestes la définition de beaucoup d’autres objets, outre les quatre dont il vient d’être parlé. Vous ne pouvez pas non plus vous appuyer sur la seconde ; car de ce qu’il était possible [aux Digestes] de s’autoriser de l’assentiment du Bhâgavata, en ce qui touche aux objets autres que les quatre qu’on a cités, il résulte qu’on ne peut rendre raison du silence qu’ils ont gardé en ne s’autorisant pas de l’assentiment du Bhâgavata, silence que vous désirez faire valoir pour votre thèse. D’aîUeiu^ vous avez avancé vousmême précédemment qu’un homme comme Dîkchita s’était autorisé du témoignage du Bhâgavata dans le.Çivatattvavivêka et dans d’autres livres, que Madhusûdana Sarasvatî avait fait de même dans son Bhaktirasâyana, et cnaintenant voilà que vous oubliez votre [première] assertion.

On dit encore : a C’est imniédiatement après la totalité des livres des « Devoirs, des Itihâsas et des Purânas, que le Bhâgavata a été écrit avec un « profond sentiment d’amour [par Vyâsa], au moment où 11 était parvenu à la « perfection de la science. Par là s’explique la différence qui se trouve entre « ces livres et cet autre Purâna. » Mais cela n’est pas plus fondé ; car comme il est établi par des textes, entre autres par celui du Vâyu Purâna et d’autres livres, ^nsi conçu : « Celui auquel, du moment même de sa naissance, vint « s’ofiBrir le Vêda avec tout ce qu’il comprend (^) ; » conune il est établi, dis-je, que dès sa première enfance, le bienheureux ? Vyâsa, qui est la propre forme de Nârâyana, était un savant consommé, il n’y a pas lieu de dire qu’après la composition des dix-huit Purânas, des Itihâsas et de ses autres ouvrages, il fut parvenu à la perfection de la science ; car on ne trouve personne qui appuie de quelque bonne raison cette dièse, qu’il y eût [en Vyâsa] perfection de science, au moment de la composition du Bhâgavata. De plus, il y aurait eu, pendant la composition des dix-huit Purânas, un instant où Vyâsa eût été moins instruit. Enfin, la conclusion [à laquelle vous voulez arriver] est aussi impossible que hors de propos ; car on ne peut

1 Le texte cité par notre auteur se trouve en effet dans le Vâyaviya Purâna, ms. beng. n"* IX, fol. 9 V., mais singulièrement altéré, comme Test en général ce manuscrit, dont rincorrection est extrême. La même id^e est exprimée presque dans les mêmes termes au commencement du Mahâbhâ rata [Adi, st 2a ip, 1. 1, p% 8i), et elle y est, comme dans le Vâyaviya, appliquée à

Vyâsa. On sait que les commentateurs des traités fondamentaux de la doctrine Sâmkhya, attribuent également des connaissances surnaturelles et antérieures à tout enseignement, au sage inspiré Kapila, qui passe pour Tauteur de ce système. ( Voyez Gâudapàda sur les Kârikàs, st. i et 43, p. i et 34, éd. Wilson ; Golebrooke, MiscelL Essays, t. I, p ; 23o.)