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PRÉFACE.

ou non inspiré du Bbâgavata, n’est en aucune façon une attaque centime cet ouvrage.

Quant à ce qu’on dit, que ce sont des hommes suivant la voie de Vâma qui attaquent le Bhâgavata et Vichnu, cela n’est pas plus fondé. Car une assertion.de cette espèce n’est pas une preuve démonstrative du caractère d’inspiration qu’on veut assurer^ contre notre thèse, au BhAgavata.

Quant à l’histoire que l’on conte ensuite en commençant ainsi : « Au temps « de Mftdhava Sarasvatt, un Pandita prétendit que le ^âgavata était un livre « sans autorité ; » et en terminant ainsi : « Alors les savants établirent posi* tf tivement que cet honrnie était le bâtard d’une femme veuve ; » je réponds que cette histoire elle-même est sans autorité. Mais si vous dites que c’est une autorité parce qu’on la répète par le monde, alors ce sera aussi une autorité que l’histoire suivante que le monde répète également, attendu qu’elle ne diffère pas de la vôtre, quant à sa source ; la voici : Jadis, dans une assemblée où se trouvaient réunis PadmapddaÂtchàrya, Çurêçvara Âtchârya (^), HastAmalaka Âtchârya (^) et d’autres, avec plusieurs de leurs disciples, des disciples de ces derniers et des mendiants, au moment où le bienheureux Bhâsvat (le soleil) ornait le milieu de la voie de Vichnu (le ciel), et à l’instant où les Maîtres fortunés P) exécutaient la cérémonie de la lectxu’e du

^ Colebrooke dte parmi les commentateurs du Yadjurvéda, uu Çurêçvara Âtchârya, qui composa une paraphrase métrique d’une ^ose de Çamkara sur le Vrïhadâranyaka. ( Mùcell, Essays, 1. 1, p. 6a.)

^ On connaît un Hastâmalaka qui est cité avec le titre de sixième directeur spirituel de l’ordre religieux de Çrïggagiri ; il est le quatrième à partir de Çamkara, qui est le second sur la liste de ces Gurus, suivant un livre écrit en ancien kamâtaka, et intitulé Çafhkaravidjœfa. (Wilêon, Mack. Co « . t.n, p.34.)

^ Le texte se sert de l’expression respectueuse de la politesse moderne de l’Inde, qui conrisie k désigner les pieds de celui dont on parie, au lieu de le nommer simplement par son nom. Pour traduire littéralement, il faudrait donc dire : c au moment où les

« pieds des maîtres fortunés, etc. • Le j^uriei est également honorifique, ainsi que je l’ai remarqué au commencement du précédent traité (voyez ci-dessus, p. lxi, la fin de la note qui commence p. lx) ; et l’on voit, par la suite du récit, que le narrateur entend parier de Ça&kara Âtchârya. Cette expression si bizarre pour nous, est manifestement empruntée au langage des cours de rinde, où ceux qui abordent les rois s’indinent devant eux et touchent leurs pieds de la tête. On trouve dai » une inscription de l’an 1173, traduite par Colebrooke, cette formule même, ainsi exprimée : « Le pied « du souverain Djapiia, le grand chef, le « fortuné Pratâpa Dhavala Dé va, déclare « la vérité à ses fils, à ses petits-fils et aux « autres descendants de sa race. > ( MiscelL Essays, t. II, p. 396.}