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PRÉFACE.

une faute d’inattention de la part du copiste qui, transcrivant le texte, a été trompé par la ressemblance des lettres, une variante de cette espèce, qui a contre elle la totalité des autres Purinas, n’est pas admise par les hommes instruits.

Quant k ce qu’on dit, que le Mâtsya donne la définition du Bhâgavata dans les termes suivants : « Le livre comprenant dix-huit mille stances, etc., » que le Pâdma Purâna désigne le même ouvrage en ces termes : « Le livre, ô Ambarîcha, exposé par Çuka W, » et que ces textes ne conviennent pas au Dèvi Puràna, cela n’est pas plus fondé. Car le Dévibhàgavata aussi est limité au nombre de dix-huit mille stances ; et, de plus, en divisant l’expression [du Pidma] Çakaprâkta, de cette manière, Çukdya prôkta (c’est-i-dire exposé à Çuka, au lieu de : exposé par Çuka), cette expression convient au Dêvî qui est réellement exposé à Çuka.

Quant à ce qu’on ajoute en commençant ainsi : « Ensuite un honmie t comme Dîkchita, dans son traité intitulé Çivatattvavivéka et dans d’autres « livres, a reconnu le Bhâgavata ; > et en terminant ainsi : « Quel est donc c rhomme plus savant que lui qui ose attaquer le Bhâgavata ? » cela, dis-je, n’est pas une oBjection plus solide. Car on trouve dans le Çêkhara » dans le Çabdakâustubba (^), et dans d autres ouvrages, des preuves qu’on a admis, comme s’ils étaient inspirés, des livres qui ne Tétaient pas, tels que celui de Kâiyyata (’) et d’autres ; et cependant ces livres n’ont pas le caractère de l’inspiration. Ensuite on rencontre des savants supérieurs même i Dîkchita et aux autres, tels que Vardhamâtia Upâdhyâya, Panditarâdja et d’autres, dont l’intelligence pure et détachée du monde est parvenue jusqu’à voir les deux lotus des pieds de Bhagavat déposés dans leur propre cœur. Or la discussion à laquelle se sont livrés de tels hommes touchant le caractère inspiré

^ Voyez sur ces citations la note i de ia page Lxr ? ci-dessus, et Vartide i5 du troisième traité.

^ Calebrooke, danslaliste qu’il adonnée des grammairiens indiens, cite Fouvrage intitulé Çahdakâastubha, et Tattribue àBhattôdji Dtkchita. [Miscell Essays, t.n, p. 4i.) Quant au Çékhara, je suppose que c*est ou Touvrage dont Colebrooke donne le titre d*une manière plus complète, comme il suit : « Çabdénduçékhara, par Nàgéça Bhatta

c ( le même que Nàg6dji Bhatta), » et qui est un commentaire sur le Siddhânta Kàumudi de Bbattôdji Dîkchita (IhU. tom. II, pag. di) » ou le Parîbkâchénduçékhara du même auteur. (Ibid. p. 43.)’Kftiyyata est un ancien granmiairien, originaire du Cachemire, qui a écrit des notes sur le Mahibhàchya de Patan^jali. (Colebr. Mise. Ess. t. H, p. 7, 38 et 4o.) On voit par notre texte qu’il n*est pas rangé • au nombre des grammairiens inspirés.