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PRÉFACE.

heureux Çamkara Âtchârya, célébrant Tenfance du divin Krïchna, parle de cette habitude.particulière aux enfants et connue de tous, qui consiste à manger de la terre. De plus, on voit cette habitude de manger de la terre mentionnée autre part que dans le Bhâgavata.

On dit encore : Dès que dans le Brahmavâivarta Purâna, le Bhâgavata est compté au nombre des dix-huit Purânas, il n’est plus permis de prétendre que ce n’est pas un livre inspiré. Mais cela non plus n’a pas de sens ; car il est établi par diverses raisons, dans le traité intitulé Un grand soufflet sur la face des méchants W, et dans d’autres livres, que par le mot Bhâgavata, il faut entendre seulement le Dêvibhâgavata.

Quant à ce qu’on dit encore : « Mais le Dêvî Purâna est compté au « nombre des Upapurânas, » cela n’est pas fondé non plus ; car on ne rencontre nulle part le Dêvî Purâna dans la liste des Upapurânas (^). Et qu’on ne vienne pas dire : « Comment prétendre qu’on ne trouve pas ce Purâna « [dans la liste des Upapurânas], quand on voit le nom de Bhâgavata, qui paraît dans cette liste, y désigner figurément le Dêvî Purâna P) ; » car si, dans un exemplaire de ce livre, il a été écrit Bhâgavata au lieu de Bhârgava par

  • Le traité auquel notre auteur fait allusion

parait être le même que celui que j’ai placé le troisième, et qui est consacré tout entier à prouver cette thèse, que quand les Purânas parlent du Bhâgavata, c’est le Dêvibhâgavata qu’ils entendent désigner, et non pas notre Çrt Bhâgavata, qui fait autorité pour les Vâichnavas. Cependant le passage sur lequel porte la présente note, nomme ce traité : Un grand soufflet, etc. ; ce qui ferait supposer qu’il existe deux •traités de ce genre, dont l’un serait plus étendu que l’autre, et dont nous ne posséderions que le plus court, c’est-à-dire celui qui est traduit plus bas.

^ L’assertion de notre auteur est exacte, du moins à l’égard des deux seules listes originales des dix-huit Upapurânas que je connaisse, celle du Kâurma Purâna, que reproduit Râdhâkànta Dêva ( Çabd. au mot Upapurâr^a, p. 35i et 352), et que donne également M. Wilson dans son Diction naire, au mot Upapnrâna, et celle du Dêvibhâgavata, qu’on trouvera au quatrième artide du troisième traité. Cependant la liste du Kâurma cite, sous le n° 1 5, un Upapnrâna nonmié Ddiva, et c’est peut-être sur l’existence de cet ouvrage que se fonde l’opinion de ceux qui rangent le Dêvibhâgavata au nombre des dix-huit Upapurânas.’Les deux listes des Upapurânas que j’ai indiquées dans la note précédente ne citent pas le nom du Bhâgavata ; mais ce nom se trouve dans la notice du Dêvibhâgavata qu’a donnée M. Wilson [Mack. Coll. 1. 1, p. 48), et il y remplace le nom du Bhârgava, qui manque,.11 est vrai, dans Râdhâ kânt&Dêva et dans Wilson, mais que cite le passage du Dêvibhâgavata que l’on.trouvera plus bas. Notre auteur s’appuie, comme on le voit, sur ces variantes, pour attribuer à une faute de copiste la présence du titre de Bhâgavata, au lieu de celui de Bhârgava qu’il veut qu’on lise.