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PRÉFACE.

très-bon commentaire sur l’Amarakôcha ; mais il existe quelque incertitude en ce qui touche à son nom véritable et à son origine, les uns, au rapport de M. Wilson, l’appelant Bhânu Dîkchita et le disant fils du célèbre Bhattôdjî Dîkchita, les autres prétendant qu’il fut le contemporain de Bhattôdjî et le précepteur de Bhânu Dîkchita, fils de Bhattôdjî même[1]. L’opinion de M. Wilson, qui incline à faire de Râmâçrama le disciple de Bhattôdjî, nous permet de le placer dans la seconde moitié du xviie siècle, époque vers laquelle Colebrooke pense que florissait Bhattôdjî Dîkchita[2]. Cependant une note écrite de la main de Colebrooke sur le manuscrit du petit traité qui va nous occuper, rend très-douteuse l’assertion de ce manuscrit même. Cette note nous apprend que Mani Râm Târâ est d’opinion que le traité n’est pas de Râmâçrama, mais bien de Râmâkrĭchna Bhatta, Pandit qui vivait vers 1800 à Bénarès. J’ignore sur quoi se fonde l’opinion du Pandit que cite Colebrooke ; je remarquerai seulement que si le traité qu’on va lire n’est pas de Râmâçrama, celui qui l’a composé a eu l’adresse d’insérer dans son ouvrage plusieurs traits faits pour le rapprocher de l’époque de Bhattôdjî. Premièrement, il professe pour la personne de ce savant auteur une admiration complète, et regarde, en un endroit, son témoignage comme irrécusable. Secondement, il affirme en termes positifs que Vô-

  1. Wilson, Sanscr. Dict, préf. p. xxiii et xxiv ; Colebrooke, Misc. Ess. t. II, p. 55.
  2. On ne connaît pas d’une manière absolument précise l’époque à laquelle a vécu ce célèbre grammairien, auteur de la Siddhânta Kâumudi. Colebrooke rapporte seulement, d’après des renseignements oraux, qu’il existait en 1801, à Bénarès, des descendants de ce Brâhmane au cinquième ou sixième degré ; ce qui permet, dit-il, de supposer qu’il a vécu il y a un ou deux siècles. En effet, si l’on évalue chaque génération à trente ans, ce qui n’est certainement pas trop exiger pour l’Inde, où la vie des savants est en général assez longue, et surtout pour une série aussi courte que celle de cinq ou six générations, il en résultera que Bhattôdji pouvait exister dans le cours ou dans la seconde moitié du xviie siècle. (Miscell. Essays, t. II, p. 12, note.)