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PRÉFACE.

avait avancée sans en donner d’autre preuve que le témoignage de quelques Hindous, paraît avoir été répétée fréquemment avant lui dans l’Inde ; on la trouve en effet déjà indiquée, et, comme on peut s’y attendre, condamnée, au commencement du commentaire de Çrîdhara Svâmin sur notre Bhâgavata. Il paraît même qu’elle avait été admise par des autorités assez respectables, pour mériter d’être réfutée en règle ; car j’ai trouvé, à la bibliothèque de la Compagnie des Indes, pendant un séjour de quelques mois que j’ai fait à Londres en 1835, trois petits traités, composés en sanscrit, deux desquels sont consacrés à l’examen de la question de savoir si le Bhâgavata est, comme les autres Purânas, un livre inspiré, en d’autres termes, s’il est du même Rĭchi ou sage que les autres ouvrages dont se compose la collection purânique, et dont le troisième a pour objet d’attribuer ce titre de livre inspiré au Dêvîbhâgavata. La question y est traitée sous un point de vue exclusivement brahmanique, et ce n’est pas dire que la critique y occupe une grande place ; cependant les auteurs y font usage d’arguments qui renferment quelque instruction nouvelle, et d’ailleurs ces traités nous offrent de curieux exemples de la méthode propre à la polémique orthodoxe. L’importance de la question qui y est examinée leur donne, de plus, en ce moment, une certaine valeur ; car ils forment comme une sorte de préface brahmanique pour le Bhâgavata. Ils sont d’ailleurs très-courts ; et n’eussent-ils d’autre avantage que de reproduire et d’appuyer plusieurs des assertions que j’ai avancées dans la discussion que je viens de consacrer au titre de Purâna, leur place me paraîtrait naturellement marquée ici. Ces considérations m’ont décidé à en donner la traduction ; on en trouvera le texte, au commencemient du volume de notes que j’ai annoncé plus haut.

Deux de ces petits traités sont contenus dans le manuscrit