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PRÉFACE.

tions dans lesquelles l’esprit de secte a singulièrement resserré l’espace que devaient occuper dans l’origine les traditions et la généalogie des familles royales des premiers temps.

Les remarques dont la définition du titre de Purâṇa vient d’être l’objet pourraient recevoir sans doute des développements plus étendus, si nous possédions des éditions critiques et des traductions fidèles des dix-huit Purâṇas. La comparaison suivie de ces volumineux ouvrages, en permettant de reconnaître les matériaux qui leur appartiennent en commun, donnerait sans contredit le moyen d’en détacher les parties vraiment anciennes, celles qu’on peut regarder comme le fonds de la collection primitive. L’histoire des sectes indiennes, dont les belles recherches de M. Wilson ont prouvé que toutes les obscurités n’étaient pas également impénétrables, rendrait compte de l’importance qu’ont acquise, dans la plupart des Purâṇas, les légendes relatives au culte exclusif de telle ou telle divinité. L’emploi simultané de tous ces moyens de critique nous mettrait vraisemblablement en état d’expliquer au moins l’accumulation successive de tant de documents d’époques en apparence très-diverses. Mais, je le répète, le temps n’est pas encore venu d’examiner un problème aussi complexe et dont les premiers termes nous sont à peine connus. Aussi dois-je me hâter de terminer ce que j’avais à dire sur le titre de Purâṇa et sur l’auteur auquel on attribue cette classe de livres, par une observation qui me ramène directement au Bhâgavata Purâṇa.

On a vu, par la citation que j’ai empruntée au Vâichṇava et par celle du passage du douzième livre du Bhâgavata, que la tradition, dont je trouve de si précieux souvenirs et dans le nom de Sûta donné au narrateur des Purâṇas, et dans la définition les auteurs indiens nous ont conservée de ces livres, ne