au sein de ce corps [mortel], parvient à me posséder, moi qui suis l’essence de l’âme individuelle.
28. Dêvahûti dit : Qu’est-ce que cette dévotion qui t’est due, et dis-moi comment il faut que je m’y livre, pour que je puisse posséder promptement ton état, qui est la délivrance suprême ?
29. Ce Yoga dont tu as parlé, ô toi qui es la délivrance même, ce Yoga qui a pour but Bhagavat, et d’où résulte la connaissance des principes, quel est-il et quelles en sont les parties ?
30. Expose-moi tout cela d’une manière distincte, ô Hari ! Pour que moi, qui ne suis qu’une femme, et dont l’intelligence est lente, je puisse comprendre aisément, par ta faveur, ce qu’il est si difficile de comprendre.
31. Mâitrêya dit : Connaissant ainsi l’intention de sa mère, Kapila, plein d’affection pour celle dans le sein de laquelle il avait pris un corps, lui enseigna la doctrine où sont énumérés les principes, que l’on nomme Sâm̃khya, et qui embrasse la dévotion et le Yoga.
32. Bhagavat dit : Quand les sens, ces organes lumineux dont l’office est de saisir les qualités, agissant conformément à l’Écriture, se dirigent, dans l’homme dont le cœur est inébranlable, vers l’Être dont la Bonté est la forme ; quand leur action est naturelle
33. Et désintéressée, c’est alors qu’existe la dévotion à Bhagavat, vertu plus importante que la perfection, et qui consume l’enveloppe de l’Esprit, aussi vite que le souffle de vie fait digérer les aliments.
34. Les hommes qui, sans désirer de s’unir à moi, sont livrés au culte de mes pieds, qui n’agissent qu’à mon intention, et qui, dévoués à mon culte, unis les uns aux autres [par la commune affection qu’ils me portent], vénèrent les œuvres de ma puissance ;
35. Ces hommes vertueux, ô ma mère, voient mes belles formes divines, source de tous les biens, ces formes qui, avec des yeux bruns et des visages bienveillants, leur font entendre cette voix [céleste], digne objet de leurs désirs.
36. Le cœur transporté et les sens ravis par la vue de ces membres aimables, par ces mouvements gracieux, par ce sourire et par ces regards si nobles, par ces belles et harmonieuses paroles, ces