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31. Elles te conviennent les formes [surnaturelles] que tu revêts, ô Bhagavat, toi qui n’as [réellement] pas de forme ; et tu aimes aussi ces apparences diverses qui plaisent à tes serviteurs.

32. Je me réfugie auprès de toi dont le piédestal est véritablement toujours digne des respects des sages qui désirent connaître la vérité, de toi qui es plein de pouvoir, de sagesse, de gloire, de science, de force et de beauté.

33. Je me réfugie auprès de l’Être suprême, qui est la Nature, l’Esprit, l’Intelligence, le Temps, Kavi (Brahmâ), le principe [de la Personnalité] dont l’essence est triple, le soutien des mondes ; de cet Être qui, par l’énergie de sa propre intelligence, fait rentrer en lui-même toutes ces manifestations extérieures, qui dispose de sa puissance d’une manière indépendante ; de cet Être qui est Kapila.

34. Je demande encore une faveur au chef des créatures, aujourd’hui qu’affranchi, grâce à toi, de toute dette, j’ai obtenu l’objet de mes désirs : puissé-je, exempt de chagrin, te portant dans mon cœur, passer ma vie en marchant dans la voie des anachorètes !

35. Bhagavat dit : Ma parole est pour le monde l’autorité suprême dans les choses saintes comme dans les profanes ; c’est ainsi que je suis né dans ta famille, ô solitaire, conformément à la promesse que je t’avais faite.

36. Cette naissance par laquelle je viens dans ce monde a pour but d’exposer à ceux qui veulent se délivrer de la condition [de l’humanité], à laquelle on échappe si difficilement, une énumération des principes conforme à la doctrine de l’Esprit.

37. Cette voie invisible de l’Esprit a disparu depuis longtemps ; sache que j’ai pris ce corps pour lui redonner l’existence.

38. Va, je te le permets, où tu désires, déposant en moi toutes tes actions ; et après avoir triomphé de la mort, qui est si difficile à vaincre, sers-moi pour obtenir l’immortalité.

39. Me reconnaissant avec ton cœur dans ton âme, moi qui suis l’Esprit brillant de son propre éclat, moi qui réside dans le cœur de tous les êtres, tu obtiendras le salut, libre de chagrin.

40. Et moi j’exposerai à ma mère la science de l’Esprit suprême,