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souhaiter la possession, à la vue de l’arc du sourcil de Bhagavat dont la force est immense ? Tu es accomplie ; jouis de ces perfections divines que tu dois à ta propre vertu, et que les hommes ont tant de peine à obtenir au milieu des émotions que donne la royauté.

9. En entendant ainsi parler son mari qui était si versé dans les diverses sciences et dans tous les mystères de la magie, Dêvahûti ne sachant que penser, lui parla d’une voix émue par l’affection et par le respect, et avec un visage où brillait un sourire embelli par des regards pleins de pudeur.

10. Dêvahûti dit : Oui, tout cela, ô le plus excellent des Brâhmanes, a été consommé par toi-même, par toi qui disposes en maître des mystères infaillibles de la magie ; je le comprends, seigneur. Qu’elle ait donc lieu cette union dont tu parlais jadis, et qui doit rapprocher nos corps un seul instant ; car c’est un grand avantage pour les femmes vertueuses que de concevoir dans les bras d’un époux accompli.

11. Cherche maintenant le moyen, indiqué par la science, de rendre propre à servir tes desseins, mon corps qui est tourmenté du désir extrême de s’unir à toi, et qui souffre de l’agitation que tu as excitée en mon cœur ; pense donc, seigneur, à [nous] faire une demeure convenable.

12. Mâitrêya dit : Désireux de contenter sa femme chérie, Kardama, faisant usage de son pouvoir magique, fit apparaître à l’instant même, ô guerrier, un char divin qui marchait au moindre désir de son maître.

13. Ce char d’une nature divine, muni des objets les plus précieux dans chaque genre, donnait tout ce qu’on lui demandait ; il était orné de colonnes de diamant, et renfermait le trésor à jamais inépuisable de tous les biens.

14. Rempli de meubles divins, il fournissait en tout temps ce qui peut servir au bien-être ; il était orné de bannières et de drapeaux de diverses couleurs.

15. On y voyait briller des guirlandes de fleurs variées, autour