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28. Cette femme à laquelle s’est attaché ton cœur pendant les années qui viennent de s’écouler, cette fille de roi, ô Brâhmane, te servira bientôt avec plaisir.

29. Elle mettra neuf fois au jour le germe que tu auras déposé dans son sein, et les Rǐchis donneront bien vite leurs fils aux fruits de ton union avec elle.

30. Et toi qui es si pur, après avoir exécuté d’une manière complète mes commandements, déposant en moi les fruits de toutes tes œuvres, tu finiras par m’obtenir.

31. Après avoir montré ta compassion pour les êtres vivants, et avoir assuré leur sécurité, maître de toi, tu te verras toi-même avec le monde dans mon sein, et tu me verras aussi en toi-même.

32. Pour moi, grand solitaire, étant descendu dans le sein de ta femme Dêvahûti, avec ta semence qui est une parcelle d’une portion de ma nature, je produirai la collection des principes.

33. Après avoir ainsi parlé au solitaire, Bhagavat, qui est visible pour les yeux intérieurs, quitta l’ermitage de Vindusaras qu’entoure la Sarasvatî.

34. Le Dieu qui est la voie des Siddhas, célébrée par les chefs réunis des Bienheureux ; s’éloigna sous les yeux du solitaire, en écoutant les hymnes que les ailes du Roi des oiseaux faisaient entendre et le Sâman qu’elles chantaient.

35. Quand Çukla (Vichṇu) fut parti, le bienheureux Rǐchi Kardama s’assit dans l’ermitage de Vindusaras, attendant le moment qui avait été fixé [par le Dieu].

36. Cependant le Manu étant monté sur son char dont les cercles étaient d’or, et y ayant placé sa femme et sa fille, se mit à parcourir la terre.

37. Le jour même qui avait été indiqué par Bhagavat, ô bon archer, il atteignit l’ermitage du solitaire qui était libre de tout devoir religieux.

38. Ce lieu où des larmes étaient tombées des yeux de Bhagavat, pénétré de la compassion profonde qu’il éprouvait pour Kardama qui l’avait imploré,