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frayante vélocité, en brisant l’univers, cette roue qui tourne au char de l’Être qui ne vieillit pas, et qui a treize rayons, trois cent soixante nœuds, six cercles et des lames sans nombre.

19. Essentiellement unique, tu te doubles, à l’aide de ta mystérieuse Mâyâ, de ce désir de créer, que tu conçois en toi-même ; et, semblable à l’araignée, tu produis et conserves, à l’aide de tes énergies, cet univers que tu feras rentrer un jour dans ton sein.

20. Sans doute, Seigneur, ce n’est pas ce que tu recherches, que cet état tout matériel que tu déploies devant nous à l’aide de ta Mâyâ ; daigne cependant nous l’accorder pour qu’il serve à notre bonheur, puisque déjà, grâce à ta Mâyâ, tu te laisses voir à nous sous ta forme corporelle et accompagné de Tulasî qui folâtre près de toi].

21. C’est pourquoi je t’adore, toi qui anéantis par la science le fruit des œuvres, toi qui produis par ta Mâyâ les instruments du monde, toi dont les pieds, semblables au lotus, sont adorables, et qui fais tomber sur l’homme le plus humble l’objet de ses désirs.

22. Mâitrêya dit : Ainsi loué sans arrière-pensée, le Dieu du nombril duquel est sorti un lotus, et que défend Suparṇa, s’adressa au Rǐchi de sa voix immortelle, brillant de splendeur, et agitant ses sourcils avec un regard où se peignait le sourire de l’affection :

23. Connaissant ta pensée, j’ai disposé depuis longtemps toutes les choses en vue desquelles tu m’as adressé l’hommage des mortifications que tu t’es imposées.

24. Car il n’est jamais inutile, ô souverain des créatures, le culte qu’on me rend, surtout pour les hommes qui, comme toi, ont concentré sur moi leur cœur.

25. Le fils du chef des créatures, le Manu dont la prospérité est célèbre au loin, ce monarque suprême qui habite le Brahmâvarta, et qui gouverne la terre qu’entourent les sept océans,

26. Ce Râdjarchi, qui connaît la loi, viendra ici dans deux jours pour te voir, ô Brâhmane, accompagné de Çâtarûpâ sa femme.

27. Il te donnera, seigneur, à toi qui en es digne, sa propre fille, qui a le coin des yeux noirs, qui est douée de jeunesse, de mérite et de vertu, et qui cherche un mari.