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blable au nymphéa, était entouré de boucles de cheveux noirs et lisses, et qui était couvert d’un pur vêtement,

10. Qui portait une aigrette, des pendants d’oreilles, une conque, un Tchakra et une massue, qui jouait avec un lotus blanc, qui touchait les cœurs de son sourire et de son regard,

11. Qui avait placé le lotus de ses pieds sur l’épaule de Garutmat (Garuḍa), qui se tenait debout au milieu des airs avec Çrî sur sa poitrine et le joyau Kâustubha suspendu à son cou,

12. Kardama, plein de joie d’avoir obtenu l’objet de ses désirs, toucha la terre de son front, et ce sage dont le cœur était naturellement satisfait, célébra Vichṇu dans l’hymne suivant, tenant les mains réunies en signe de respect.

13. Le Rǐchi dit : Oui, mes yeux ont aujourd’hui atteint leur but, puisqu’il leur a été donné de te voir, toi le trésor de toute bonté, toi dont la vue est l’objet des vœux des Yôgins, en qui une suite de naissances vertueuses a augmenté les mérites du Yoga.

14. Ceux qui, l’esprit troublé par ta Mâyâ, adorent, pour obtenir un peu de bonheur, le lotus de tes pieds qui est semblable à un vaisseau sur l’océan de l’existence, tu leur accordes. Seigneur, ce qu’ils désirent, fussent-ils même au fond de l’Enfer.

15. Et moi aussi, désireux d’épouser une femme qui soit mon égale en mérite, et qui me donne les avantages dont jouit un maître de maison, je suis venu, n’ayant pas d’autre appui, au pied de l’arbre qui remplit tous les vœux, et qui est la racine de toutes choses.

16. C’est que cet univers, livré au désir, est enchaîné par ta parole, ô chef des créatures, comme [l’est un animal] par une corde ; et moi qui imité le monde, je t’apporte aussi mon offrande, à toi, Être pur, dont l’œil ne se ferme jamais.

17. Les sages qui, abandonnant et le monde et ceux qui le suivent comme des animaux, se réfugient à l’ombre de tes pieds, et qui s’affranchissent les uns les autres des conditions du corps, en buvant le nectar enivrant des discours qui ont pour objet tes qualités ;

18. Ces sages, dis-je, ne voient pas leur existence tranchée par la roue au triple moyeu dont tu disposes, qui court avec une ef-