Page:Burnouf - Le Bhâgavata Purâna, tome 1.djvu/433

Cette page a été validée par deux contributeurs.

21. À la vue de ce géant dont l’impétuosité était irrésistible, aux pieds duquel retentissaient des anneaux d’or, qui était paré d’une guirlande divine, sur l’épaule duquel reposait une grande massue,

22. Qui était orgueilleux de son courage, de sa force et de la faveur d’un Dieu, qui se précipitait intrépide et sans frein, les Dêvas disparurent, comme les serpents effrayés qui fuient devant le fils de Târkcha.

23. Le chef des Dâityas voyant que les troupes des Dêvas, privées de courage, avaient disparu avec Indra devant sa splendeur, se mit à crier de toute sa force en ne les voyant plus.

24. S’arrêtant tout d’un coup, le Dâitya puissant, semblable à un éléphant furieux, plongea, comme pour se jouer, dans l’océan profond qui mugissait d’une manière terrible.

25. Quand il y fut entré, les troupes des monstres marins qui forment l’armée de Varuna, perdant l’esprit, domptées par son éclat, s’enfuirent rapidement au loin, quoiqu’il ne les eût pas attaquées.

26. Faisant tomber sur l’océan des torrents de pluie que poussait son souffle, le Dâitya vigoureux détruisit les grandes vagues avec sa massue de fer, et parvint à Vibhâvarî, demeure de Pratchêtas.

27. Ayant rencontré là le souverain du monde des Asuras, Pratchêtas, le chef de l’armée des monstres marins, il lui dit en riant et en s’inclinant devant lui avec une soumission ironique : Accorde-moi, puissant monarque, le combat avec toi !

28. Tu es le seigneur, chanté au loin, des Gardiens des mondes, le destructeur de la force de ceux qui, dans leur fol orgueil, se croyaient des héros ; tu as vaincu dans le monde les Dâityas et les Dânavas, parce que tu as jadis célébré le sacrifice royal.

29. Ainsi cruellement insulté par un ennemi dont l’orgueil était à son comble, le bienheureux souverain des eaux apaisant avec sa raison la colère qui s’élevait en son cœur, répondit au Dâitya : Nous sommes réfugiés dans le calme de la paix.

30. Je ne vois pas d’autre être que l’antique Purucha, qui puisse te satisfaire, ô toi qui, dans une bataille, connais les voies du combat ;