Page:Burnouf - Le Bhâgavata Purâna, tome 1.djvu/390

Cette page a été validée par deux contributeurs.

que tu me regardes comme indépendant des éléments, des sens, des qualités et de la personnalité.

37. Lorsqu’après avoir cherché sous les eaux la racine de ton lotus en en suivant la tige, tu restais dans le doute à mon égard, je me suis fait voir à toi au dedans de ton cœur.

38. Si tu m’as adressé un hymne embelli par la pompe de mes histoires, si tu as pu persister dans tes austérités, tout cela est l’effet de ma faveur.

39. Que le bonheur soit avec toi ! Je suis satisfait de ce que, dans le désir de conquérir les mondes, tu m’as loué en me décrivant comme exempt de qualités, moi qui parais en être doué.

40. Que l’homme, en m’adressant cet hymne, me rende un culte constant, et je ne serai pas longtemps à lui témoigner ma faveur, car je puis accorder tous les dons et exaucer tous les vœux.

41. Le bonheur acquis par l’exercice de la bienfaisance, par les austérités, par les sacrifices, par l’aumône, par la pratique du Yoga, par la méditation, n’est qu’un effet de la satisfaction que j’éprouve : c’est là l’opinion de ceux qui connaissent la vérité.

42. Je suis, ô Dieu créateur, l’âme des âmes [individuelles], le plus chéri entre les êtres qui sont les plus chéris, l’Être existant ; que le premier principe du corps me témoigne de l’amour, car c’est à cette condition qu’il m’est cher.

45. Crée donc toi-même avec ton propre esprit dont je suis la matrice et dont la réunion des Vêdas forme l’essence, crée, comme tu l’as fait jadis, cet univers et les créatures qui se sont endormies dans mon sein.

44. Mâitrêya dit : Ayant ainsi indiqué sa tâche au créateur de l’univers, le maître de la Nature et de l’Esprit, le Dieu dont le nombril a produit un lotus, disparut emportant sa véritable forme.


FIN DU NEUVIÈME CHAPITRE, AYANT POUR TITRE :
HYMNE DE BRAHMÂ,
DANS LE DIALOGUE DE VIDURA ET DE MÂITRÊYA, AU TROISIÈME LIVRE DU GRAND PURÂṆA,
LE BIENHEUREUX BHÂGAVATA,
RECUEIL INSPIRÉ PAR BRAHMÂ ET COMPOSÉ PAR VYÂSA.