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férent à toute jouissance, à résider au sein des formes d’animaux, d’hommes et de Dieux où habite l’âme individuelle !

20. Celui qui, sans être subjugué par les cinq développements de l’ignorance, renfermant dans son sein la vie des mondes, s’abandonna à un sommeil que favorisait le contact de sa couche formée par le serpent porté sur l’onde couverte comme d’une guirlande de vagues redoutables, se montrant ainsi sous la forme d’un être livré à un heureux repos, [repos qui n’était qu’apparent ;]

21. Celui du nombril duquel s’élève le lotus au centre duquel j’apparus, destiné par sa faveur à créer les trois mondes ; celui au sein duquel est l’univers ; celui dont les yeux, semblables au nymphéa, s’ouvrent au terme du sommeil de la méditation ; ce Dieu qui n’est autre que toi. Être adorable, je lui offre mon hommage !

22. Qu’avec cette Bonté et cette toute-puissance dont Bhagavat réjouit le monde, celui qui est l’ami de toutes les créatures, l’Être unique, le modérateur interne, consente, dans son amour pour ceux qui L’adorent, à toucher ma vue, afin que je sois capable de créer l’univers comme je l’ai fait autrefois !

23. Quelle que soit l’œuvre que doive accomplir, avec son énergie qui lui est chère, ce bienfaiteur des malheureux, lorsqu’il revêtira l’incarnation des qualités, qu’il daigne alors guider mon intelligence dans l’acte même de la création de l’univers, produit de sa puissance, afin que je puisse me détacher de l’action et de l’impureté [quelle engendre] !

24. Pendant que je développerai ce monde varié, forme de l’Être dont l’énergie est infinie, de ce Purucha du nombril duquel, comme d’un étang, je suis sorti avec la faculté de l’intelligence, alors qu’il reposait sur les eaux, puissé-je ne pas faillir en prononçant les paroles de la sainte Écriture !

25. Que Bhagavat, dont la compassion est immense, entrouvrant le lotus de ses yeux avec le sourire d’une extrême affection, veuille bien, après s’être levé pour la conquête de l’univers, me donner une douce parole pour dissiper mon trouble, lui qui est l’antique Purucha !