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compassion envers tous les êtres qu’il est si difficile au méchant d’acquérir ; car il est l’ami, le modérateur interne, l’Être unique qui réside au sein de toutes les créatures.

13. Aussi le culte, ô Bhagavat, que te rendent les hommes par des œuvres variées, telles que les sacrifices et d’autres cérémonies, par l’aumône, par de rudes pénitences et par l’accomplissement de leurs vœux, est-il le meilleur résultat de leurs efforts ; car un devoir accompli à ton intention ne périt jamais.

14. Adoration à celui qui anéantit incessamment l’erreur de la distinction par la majesté de sa propre forme ; à celui dont l’esprit est la science même, à l’Être supérieur ; à celui qui aime à se jouer avec la cause d’où naissent la création, la conservation et la destruction de l’univers ! C’est à toi que nous avons adressé notre hommage.

15. Je me réfugie auprès de cet Être incréé, dont, au moment de quitter la vie, les hommes privés d’espoir n’ont qu’à prononcer les noms, ces noms qui désignent les incarnations, les qualités, les actions sous lesquelles il se cache, pour aller aussitôt, affranchis des souillures de nombreuses naissances, voir la Vérité à découvert.

16. Adoration à Bhagavat, l’arbre du monde, qui après avoir divisé sa propre racine, poussant trois troncs, moi, Giriça et Vibhu (Vichṇu) lui-même, pour créer, conserver et détruire l’univers, s’est développé, toujours unique, en rameaux infinis !

17. Adoration au Dieu dont les yeux ne se ferment jamais ; qui, pendant que les hommes livrés à de fausses pratiques négligent leur véritable devoir, ce devoir que tu as révélé, et qui est ton propre culte, tranche ici-bas, par sa puissance, l’espérance de leur vie !

18. Adoration à Bhagavat, à toi qui es le directeur du sacrifice, à toi devant qui je tremble moi-même, pendant qu’assis pour toute la durée de mon existence, sur ce siège révéré de tous les mondes, je me livre à des austérités accompagnées de nombreux sacrifices, dans le désir de m’élever jusqu’à toi !

19. Adoration à Bhagavat, au plus excellent des Esprits, qui s’étant, par un acte de son propre désir, enfermé dans divers corps pour protéger les lois qu’il avait créées, s’est plu, quoique indif-