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ce qui existe et ce qui n’existe pas [pour nos organes], c’est là ce qui se nomme Mâyâ, et c’est par elle, illustre guerrier, que l’Être qui pénètre toutes choses créa cet univers.

26. Lorsque l’action du temps eut développé au sein de Mâyâ les qualités, Adhôkchadja, doué de vigueur, se manifestant sous la forme de Purucha, déposa en elle sa semence.

27. Ensuite, du principe invisible de la Nature mis en action par le temps sortit l’Intelligence dont l’essence est la connaissance distincte, qui pousse hors d’elle-même l’univers contenu dans son sein, et devant laquelle disparaissent les ténèbres.

28. L’Esprit uni à la portion [détachée de sa substance], au temps et aux qualités, étant devenu pour Bhagavat l’objet de son regard, se transforma lui-même, dans le désir de créer cet univers.

29. De la transformation du principe de l’Intelligence naquit le principe de la Personnalité, en qui reposent l’effet, la cause et l’agent, parce que les éléments, les sens et le cœur forment son essence. La Personnalité se manifeste sous un triple aspect : elle est modifiée, active ou obscure, [selon que domine en elle l’une ou l’autre des trois qualités.]

30. De la transformation de la Personnalité, sous sa manifestation modifiée, sortit le cœur, ainsi que les Dêvas par l’action desquels les choses sont devenues perceptibles.

31. Les organes des sens, ceux de la connaissance comme ceux de l’action, viennent de sa manifestation active ; de sa manifestation obscure vient la première des molécules subtiles des éléments, d’où naît l’éther qui est l’attribut de l’Esprit.

32. Uni à la portion [détachée de sa substance], à Mâyâ et au temps, Bhagavat perçut l’éther ; l’attribut tangible qui est produit par l’éther changeant de forme, engendra le vent.

33. Réuni à l’éther et doué d’une force irrésistible, le vent créa la lumière dont la molécule subtile est la forme et qui éclaire le monde,

34. Perçue par l’Être suprême, la lumière réunie au vent et changeant de forme produisit l’eau dont l’essence est le goût, par l’union de la portion [détachée de l’Esprit], de Mâyâ et du temps.