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CHAPITRE V.

ORIGINE DE L’INTELLIGENCE ET DES AUTRES PRINCIPES.


1. Çuka dit : Le guerrier, héros de la race de Kuru, purifié par son affection pour Atchyuta, et charmé des qualités et des vertus de Mâitrêya, adressa cette question au sage doué d’une science profonde, qui était assis au passage du fleuve céleste.

2. Vidura dit : C’est pour obtenir le bonheur que le monde se livre aux œuvres ; mais il n’y trouve ni le bonheur ni le terme de ses misères, et il ne lui en revient qu’une suite de maux. Dis-nous donc ce que nous devons faire dans une existence pareille.

3. N’est-ce pas pour le bien de l’homme qui, détournant sa face de Krĭchṇa qui est la Destinée même, devient injuste et misérable, que les créatures fortunées de Djanârdana existent en ce monde ?

4. Indique-moi donc, ô le meilleur des gens de bien, cette voie de la félicité par laquelle les hommes qui rendent un culte à Bhagavat parviennent à le fixer dans leur cœur purifié par la dévotion, et en obtiennent la science antique avec la possession de la vérité.

5. Raconte-moi quelles actions a faites en s’incarnant Bhagavat, l’Être indépendant qui dispose en maître des trois qualités ; comment celui qui n’agit pas créa au commencement cet univers, et comment, après l’avoir établi, il en maintient la durée ;

6. Comment ensuite, faisant rentrer toutes choses dans la cavité de son cœur, il s’endort inactif dans un sommeil mystérieux ; comment, chef des maîtres du Yoga, l’Être unique, pénétrant de nouveau l’univers, paraît sous des formes multiples.

7. Quelles actions, dans ses manifestations diverses, accomplit-il en se jouant, pour le salut des Suras, des troupeaux et des Brâhmanes ? Mon cœur ne peut se rassasier d’entendre les histoires, sem-