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puis la création, je suis cet univers ; et celui qui doit subsister quand rien n’existera plus, c’est moi.

33. Ce qui passe sans raison pour être dans l’Esprit, comme ce qui passe pour n’y être pas, c’est cela qui est la Mâyâ dont je m’enveloppe ; c’est comme, la réflexion ou l’éclipsé d’un corps lumineux.

34. De même qu’après la création, les grands éléments ont pénétré tout ensemble et n’ont pas pénétré les êtres supérieurs et inférieurs, de même je suis à la fois et je ne suis pas dans ces éléments.

35. Aussi la seule chose que doive chercher à comprendre celui qui désire connaître la nature de l’Esprit, c’est le principe qui, uni aux choses et cependant distinct d’elles, existe partout et toujours.

36. Ainsi, fais de cette vérité l’objet d’une méditation profonde, et l’œuvre de créer des êtres divers dans chaque Kalpa n’aura plus rien qui puisse te troubler.

37. Çûka dit : Après avoir instruit de cette manière le Maître souverain des créatures, Hari, l’Être incréé, déroba sa forme véritable aux regards de Brahmâ qui la contemplait.

38. Joignant les mains pour adorer Hari, dont la forme saisissable à ses organes venait de disparaître, le Dieu, dont la réunion des êtres forme le corps, créa cet univers comme il avait fait précédemment.

39. Le chef des créatures, maître de la loi, ayant en vue le bien des êtres, se livrait, un jour, dans le désir d’atteindre son but, à la pratique de toutes les vertus et de tous les devoirs religieux.

40. Le grand solitaire Nârada, celui de ses enfants qui lui était le plus cher, son fils dévoué, docile, animé du désir de connaître la Mâyâ de Vichṇu, le Maître de l’illusion,

41. Et entièrement dévoué à Bhagavat, faisait, par sa vertu, par sa tendresse et par sa douceur, les délices de son père.

42. Voyant que son père, le grand ancêtre des mondes, était content, le Rĭchi des Dêvas lui demanda ce que toi-même tu me demandes aujourd’hui.

45. L’auteur des créatures, satisfait de son fils, lui exposa ce Bhâgavata Purâṇa qui est distingué par dix caractères propres, et qu’il avait reçu lui-même de Bhagavat.