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austérités que je le détruis ; c’est par les austérités que je soutiens le monde ; les austérités sont mon énergie si difficile à vaincre.

24. Brahmâ dit : Bhagavat ! toi qui résides comme spectateur dans l’intelligence de tous les êtres, certes, avec ta science qu’aucun obstacle n’arrête, tu connais tout ce qu’ils désirent.

25. Je te demande toutefois, et daigne, ô mon maître, exaucer ma prière, je te demande de me faire connaître tes formes, l’une supérieure, l’autre inférieure, ô toi qui, en réalité, n’as pas de forme.

26. Comment, uni à la Mâyâ dont tu disposes, te revêtant de toi-même comme d’une forme pour créer, conserver et détruire l’univers, composé de tes nombreuses énergies,

27. Te joues-tu, ô toi dont la volonté est infaillible, [au milieu de ces apparences,] semblable à l’araignée qui s’enveloppe de sa toile ? vainqueur de Madhu, donne-moi l’intelligence nécessaire pour que je puisse saisir ce mystère.

28. Puissé-je exécuter sans relâche ce que Bhagavat m’aura enseigné, afin qu’au milieu de mes efforts pour créer les êtres, je puisse, par sa faveur, ne pas être l’esclave de mon œuvre !

29. Moi que tu as traité comme un ami traite son ami, ô souverain Seigneur ! puissé-je, pendant que livré sans trouble, et pour te rendre un culte, à la production des créatures, je distribuerai les êtres en classes distinctes, n’éprouver jamais l’ivresse de l’orgueil à la pensée que je suis incréé !

30. Bhagavat dit : Reçois de moi la connaissance de ce que je suis ; cette connaissance la plus mystérieuse de toutes et qui est accompagnée de la science parfaite, je vais te la révéler avec ses secrets et avec les moyens faits pour la procurer.

31. Apprends qui je suis, quelle est ma nature, quels sont ma forme, mes qualités, mes actes, et obtiens ainsi par ma faveur l’intuition claire de mon essence.

32. J’étais, oui, j’étais seul avant la création, et il n’existait rien autre chose que moi, ni ce qui est, ni ce qui n’est pas [pour nos organes], ni le principe élémentaire de cette double existence ; de-