Page:Burnouf - Le Bhâgavata Purâna, tome 1.djvu/325

Cette page a été validée par deux contributeurs.

40. Quel chantre divin, eût-il même compté tous les grains de sable de la terre, pourrait ici-bas énumérer les actions héroïques de Vichṇu qui arrêta le balancement du ciel placé au delà des trois mondes, lorsque ébranlé par la marche irrésistible du Dieu, son mouvement s’étendait jusqu’au lieu où reposent les trois qualités dans une juste proportion ?

41. Ni moi, ni ces solitaires tes frères aînés, ni à bien plus forte raison les autres êtres, ne connaissons de borne à la puissance de la Mâyâ de Purucha ; le premier des Dêvas, Çêcha aux mille têtes, voudrait aujourd’hui chanter ses qualités, qu’il ne pourrait en atteindre la limite.

42. Ceux pour qui Bhagavat, l’Être infini, éprouve de la compassion, et qui se réfugient de toute leur âme et sans arrière-pensée auprès de lui, comprennent sa divine Mâyâ, si difficile à traverser ; mais elle reste impénétrable à l’intelligence qui, dans un corps fait pour être la proie des chiens et des chacals, dit : « Moi et le mien. »

43. Moi aussi, j’ai connu la mystérieuse Mâyâ de l’Être suprême ; vous l’avez connue, ô vous [mes fils], ainsi que Bhava et le bienheureux chef des Dâityas, la femme du Manu, le Manu lui-même et ses fils, Prâtchînavarhis (Indra), Rǐbhu, Ag̃ga et Dhruva,

44. Ikchvâku, Âila, Mutchukunda, Vidêha, Gâdhi, Raghu, Ambarîcha, Sagara, Gaya, Nâhucha, Mam̃dhâtrî, Alarka, Çatadhanus, Anu, Rantidêva, Dêvavrata, Bali, Amûrti, Aya, Dilîpa,

45. Sâubhari, Utag̃ka, Çivi, Dévala, Pippalâda, Sârasvata, Uddhava, Parâçara, Bhûrichêna, Vibhîchaṇa, Hanûmat, Upêndradatta (Çuka), Pârtha, Archṭichêṇa, Vidura, Çrutadêva et d’autres sages.

46. Si les femmes, les Çûdras, les Hûṇas, les Çabaras livrés à une vie coupable, pourvu qu’ils manifestent des sentiments de docilité pour les hommes dévoués à celui dont les pas sont merveilleux, connaissent et pénètrent la divine Mâyâ ; si les animaux eux-mêmes la pénètrent aussi, que sera-ce donc de ceux qui fixent leur intelligence sur l’Être dont ils ont entendu décrire la forme ?

47. Cette essence perpétuellement tranquille, à l’abri de toute crainte, qui est toute intelligence, qui est pure, uniforme, supérieure