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des ennemis des Suras, celui dont les hommes ne peuvent découvrir la voie, le Dieu à la chevelure blanche et noire, descendant sur la terre en même temps qu’une autre portion de sa substance, accomplira des actions qui manifesteront sa grandeur.

27. Qu’un enfant nouveau-né ait donné la mort à la femme d’un démon ; qu’à trois mois il ait repoussé d’un coup de pied un chariot ; que se traînant sur ses genoux, il ait déraciné les deux arbres élevés jusqu’aux cieux entre lesquels il était placé : certes, ces prodiges ne peuvent avoir été accomplis que par une puissance surnaturelle,

28. Les bergers et les troupeaux du parc de Vradja avaient bu l’onde empoisonnée ; il les rend à la vie en faisant tomber sur eux l’ambroisie de ses regards bienveillants ; puis se jouant au milieu du fleuve, il en chasse, pour purifier ses eaux, le serpent dont la langue s’agitait par l’excès du venin dont elle était chargée.

29. C’est encore une action surhumaine du frère de Bala, dont la force est invincible, que, la nuit, au milieu du vaste incendie de la forêt desséchée, ordonnant aux bergers de fermer les yeux, il ait sauvé d’une destruction certaine le parc plongé dans le sommeil.

30. Sa mère avait beau prendre à chaque instant des liens nouveaux pour enchaîner son fils, aucune corde ne pouvait retenir Krǐchṇa, qui ouvrant sa bouche, fit voir à la bergère étonnée et instruite par ce spectacle tous les mondes qui y étaient contenus.

31. Il sauvera Nanda du danger dont le menaceront les chaînes de Varuṇa, et les pâtres de la captivité où ils seront retenus dans la caverne ; grâces à lui, les habitants de Gôkula, le jour enveloppés par le fils de Maya, et la nuit livrés au sommeil, parviendront, avec quelque fatigue, jusqu’au séjour du Vâikuṇṭha.

32. Lorsque Indra, privé de l’offrande que lui refuseront les bergers, versera des torrents de pluie pour inonder le parc, Krǐchṇa, âgé de sept ans, voulant dans sa tendresse sauver les troupeaux, soutiendra une montagne comme une ombrelle étendue, pendant sept jours, sur un seul doigt, sans se fatiguer et en se jouant.

33. Livré, dans la forêt, au plaisir de la danse au milieu de la nuit éclairée par les pâles rayons de la lune, il tranchera la tête au