Page:Burnouf - Le Bhâgavata Purâna, tome 1.djvu/322

Cette page a été validée par deux contributeurs.

20. Perpétuant, dans chaque Manvantara, la race des Manus, il porte sa puissance irrésistible comme son Tchakra jusqu’aux limites des dix points, de l’espace : il frappe d’un juste châtiment les mauvais rois, et ses hauts faits répandent sa gloire ravissante jusque dans le Satyalôka, par delà les trois mondes.

21. Sous la forme de Dhanvantari, Bhagavat, qui est la gloire même, guérit immédiatement avec son nom seul les douleurs des hommes accablés de maux ; c’est lui, le dispensateur de l’immortalité, l’instituteur de l’Ayurvêda, qui étant descendu en ce monde, recouvra jadis, pendant le sacrifice, la portion d’ambroisie dont s’étaient emparés [les ennemis des Dieux].

22. La race des Kchattriyas que le Destin avait multipliée pour le malheur du monde, cette race qui opprimait les Brâhmanes et qui avait abandonné la vraie voie, devait sentir les douleurs de l’enfer ; le héros magnanime aux forces terribles déracina vingt et une fois, avec sa hache au large tranchant, cette épine de la terre.

23. Le Dieu dont le beau visage exprime la bienveillance à notre égard, celui qui dispose des portions de sa substance, étant descendu avec une autre partie de lui-même dans la famille d’Ikchvâku, se retira dans la forêt, docile aux ordres de son père, avec son jeune frère et sa femme, et punit ensuite d’une manière terrible le tyran aux dix têtes qui l’y avait outragé.

24. Quand il se présenta, brûlant, comme Hara, de réduire en cendres la ville de son ennemi, l’Océan lui livra aussitôt passage, tremblant de crainte à la vue du danger qui le menaçait, lorsque l’armée des monstres marins, des serpents et des crocodiles était consumée par le regard, rouge comme le sang, du héros que l’absence de sa bien-aimée transportait de colère.

25. Atteignant de ses flèches retentissantes Râvaṇa, maître des points de l’horizon qu’avaient colorés les dents de la monture de Mahêndra, brisées dans leur choc contre la poitrine du tyran, le Dieu frappant le ravisseur de sa femme au moment où il s’avançait sur le front de son armée, mit un terme à sa vie et à ses rires insultants.

26. Pour faire cesser les maux de la terre écrasée par les armées