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en propre la puissance des austérités, lorsque les Déesses qui formaient l’armée de l’Amour, se voyant des rivales créées par Bhagavat, ne purent interrompre le cours de leurs mortifications.

7. Sans doute les sages consument l’amour par le regard de la colère ; mais ils ne peuvent éteindre le feu terrible de la colère qui les consume. Si voulant entrer dans le cœur de Bhagavat, la colère tremble de crainte, comment l’amour pourrait-il y trouver un asile ?

8. Blessé par les paroles, semblables à des flèches, que sa mère prononça en présence du roi [Uttânapâda], Dhruva, malgré sa jeunesse, s’était retiré dans la forêt pour s’y livrer à la pénitence ; Bhagavat satisfait accorda aux prières du sage un siège inébranlable [au haut des cieux], vers lequel les divins solitaires, placés au-dessous de lui, font monter leurs louanges.

9. Lorsque l’impie Vêṇa, dont la malédiction des Brâhmanes, semblable à la foudre, avait consumé la force et la puissance, fut tombé dans l’enfer, Bhagavat, à la prière [des sages], le sauva en prenant dans le monde le nom de son fils ; et grâces à lui, la terre, [comme une vache que l’on trait,] livra tous ses trésors.

10. Fils de Nâbhi et de Sudêvî, il parut sous le nom du sage Rĭchabha, qui, indifférent et plongé dans l’apathie profonde du Yoga, se livrait aux pratiques religieuses que les Rĭchis regardent comme l’état de la contemplation la plus haute, maître de lui, ayant calmé ses sens, et affranchi de tout contact.

11. Dans mon sacrifice, Bhagavat lui-même fut Hayaçîrcha, le mâle du sacrifice, dont la couleur est celle de l’or, dont les Vêdas et les sacrifices sont la substance, et les divinités l’âme ; quand il respira, de ses narines sortirent de ravissantes paroles.

12. Recueilli par le Manu, au temps de la fin du Yuga, il parcourut l’océan sous la forme d’un poisson, refuge de la terre et demeure de tous les êtres en qui réside la vie, et il retrouva la trace des Vêdas qui étaient tombés de ma bouche dans l’onde redoutable.

13. Lorsque les armées des Immortels et des Dânavas agitaient la mer de lait pour en faire sortir l’ambroisie, le premier des Dêvas prenant la forme d’une tortue, soutint sur son dos la montagne