récentes ont influé sur le développement qu’a pris le corps des Purâṇas, et ont contribué à les multiplier. Mais la facilité avec laquelle ces livres se sont répandus dans toute l’Inde prouve que leur titre était consacré par la tradition ; car l’autorité qu’ils ont reçue de ce titre leur aurait manqué s’il n’eût pas existé anciennement, sinon sur le même rang que les Vêdas, du moins assez près de ces livres, des Purâṇas ou d’antiques légendes qui en développaient les allusions concises, comme Sâyaṇa le dit positivement des Purâṇas actuels comparés aux Upanichads, et comme M. Vans Kennedy l’a conjecturé avec beaucoup de vraisemblance de l’analogie qu’offrent les Purâṇas avec les Vêdas sur des points auxquels il a, selon nous, toute raison d’attacher une grande importance[1].
Les remarques auxquelles donne lieu la forme des Purâṇas et le nom du sage que l’on représente comme le narrateur du plus grand nombre de ces livres, viennent encore, ce me semble, à l’appui de cette conjecture. On sait que les Purâṇas, comme plusieurs des compositions religieuses et philosophiques des Brâhmanes, ont la forme d’un dialogue dans lequel interviennent d’un côté un sage auquel on attribue la connaissance des choses qui font le sujet du livre, et de l’autre des auditeurs qui, par leurs questions, l’invitent successivement à la leur communiquer. Cette forme, qui doit être très-ancienne, leur est commune avec le Mahâbhârata, qui se rapproche ainsi d’un Purâṇa plus que d’un poème proprement dit, comme le Râmâyaṇa, où le dialogue, qui a disparu du corps de l’ouvrage, se trouve à peine indiqué dans l’introduction. Cette observation, qui paraît ne porter que sur un caractère purement extérieur, est, comme on le verra plus tard, de quelque intérêt. Elle peut d’ailleurs s’autoriser du té-
- ↑ Research. into the nat. of anc. and Hindoo Mythol. p. 189, 364 et 365.